Il me tenait à cœur de t’écrire ces quelques mots. Je voulais le faire déjà peu avant votre rupture, mais j’ai pensé que je me prenais trop au sérieux. J’y ai donc renoncé. Mais sur le chemin du retour hier soir, l’idée m’est revenue.
À l’heure actuelle, la donne a changé. Je ne parle qu’à toi, juste pour l’une ou l’autre chose. Parce que je comprends que l’heure n’est pas à la facilité, et qu’elle laisse un vent, ou peut être un courant d’air souffler en ton âme. Ce vent apporte sa douceur nostalgique et berce les souvenirs agréables. À la fois, il secoue tout ce que l’on voudrait oublier. J’avoue que ça peut te jouer des mauvais tours et tourmenter un cœur déjà suffisamment tournoyé dans l’incertitude.
La période dans laquelle tu te trouves n’est pas forcement la plus facile. C’est elle le vent, ou bien elle revient avec lui, jute au moment où tu pense avoir fait un pas de plus, un pas plus loin. C’est elle au seuil de ta porte, elle est au bout du fil, et parfois dans la ville.
Par ces moments, pour avoir fait la route avec l’autre, on voudrait également l’aider à passer le cap aussi, l’aider à y parvenir comme on y parvient. Parce qu’elle le demande et peut être le mérite. Est-ce possible. Peut être bien. Mais avec une force des plus que le simple des hommes, tant que sois même on ait déjà franchi le cap. Il faudrait être animé par les forces de l’amour, et la volonté de l’autre à accepter la main tendue vers elle.
Il y a aussi toutes ces questions, certes de bonnes questions qui peut-être demeureront sans réponses. Parce que les réponses sont quelques fois ailleurs, dans l’inaccessible immédiat. L’esprit de l’homme est comme un grenier à blé, il égrène les réponses qui le remplient au fil du temps.
Je voulais aussi te parler de la parole. Je crois en la force des mots, je suis convaincu que la parole des hommes quand elle dite, tôt ou tard elle prendra effet. Son effet peut être inattendu. Ainsi, il y a ce que les autres décrètent que tu es, cela on peut ne pas en tenir compte vu le manque de bienveillance qui parfois accompagne leurs mots. Les hommes nomment et parfois permettent d’être. On peut ignorer de leurs avis. Cela ne changerait pas grand-chose, si on le voulait.
Mais voilà la force de la parole dont je crois. Celle confessée à son égard. Elle est forte car par répétition, elle devient vérité. Ainsi, tu pourrais te traiter de tous les noms, il est possible que tu finisses par les porter. C’est pour cela je pense qu’il faut aussi de la bienveillance envers soi, même dans la solitude. Je pense que c’est d’ailleurs la chose la plus importante que j’avais à te dire. À la bienveillance, ajoute le pardon. Non pas des excuses. Juste pour la paix et la sérénité. Je sais combien ce mot parait vieillot, mais c’est une affaire d’âme et non d’esprit ni de savoir.
Bien à toi.

Rupture (Lettre à un ami)
Débuté par shama, juin 02 2009 02:49
Aucune réponse à ce sujet