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Deux balles dans le front, trois autres en plein coeur.
Couchés dans une flaque empourprée et luisante,
A la lumière crue des lampes méprisantes,
Dix corps contre le mur de roc râlent en choeur.
Les lèvres dans le sang, la face dans la boue,
Ils boivent goulûment à la fontaine humaine
Qui jaillit jusqu'au ciel et pleut sur le domaine
- Averse qui retombe en une rosée floue.
Le plus jeune a quinze ans ; le plus vieux en a vingt.
Le premier est plié, la main sur la poitrine ;
Un fleuve noir descend de sa rose narine,
De son oreille coule un fin filet de vin.
L'aîné est assi sur un long tapis d'orties,
La tête mollement reposée sur l'épaule ;
Sur son front un des coups laisse un cerle tout drôle :
Un petit point bordeaux aussi rond qu'une hostie.
Sur le mur de granit - sur le mur délateur !
L'éclat du sang a peint, là où la pierre s'ouvre
Sous le choc du plomb, dix tâches rouges qui couvrent
Quatres mots à la craie : "LA MORT AU DICTATEUR"
Idiotèque

10 fusillés pour 4 mots à la craie
Débuté par Idiotèque, juin 04 2009 08:16
4 réponses à ce sujet
#1
Posté 04 juin 2009 - 08:16
#2
Posté 04 juin 2009 - 08:39
*Pour son retour Emrys salue le poète*
Sais-tu que le dictateur tombe sous les mots du poète ?
Sais-tu que le dictateur tombe sous les mots du poète ?
#3
Posté 04 juin 2009 - 08:46
Si seulement cela pouvait être vrai et être fait au premier degré
#4
Posté 09 juin 2009 - 05:53
Guerre, maudite sois-tu,
Tu nous prends nos jeunes enfants !
Monstrueuse mère qui,
Dans ton giron meurtrier
Tu te repais d’innocents…
Toi poète, aiguise ta plume
Dénonce sans faiblir en tibune
Pour que ceux d'après nous
N'aient de honte de leurs pairs
Et que leur front soient fier
Tu nous prends nos jeunes enfants !
Monstrueuse mère qui,
Dans ton giron meurtrier
Tu te repais d’innocents…
Toi poète, aiguise ta plume
Dénonce sans faiblir en tibune
Pour que ceux d'après nous
N'aient de honte de leurs pairs
Et que leur front soient fier
#5
Posté 09 juin 2009 - 06:03
Désolé, j'avais point vu que ce poème avait été commenté
merci à vous trois.
Emyrs, tu as tout à fait raison il ne faut pas sousestimer le pouvoir de la plume : elle informe, elle mobilise et pèse.
Vengeur pas masqué, tu a raison de faire remarquer qu'il serait exagéré de prendre la poésie comme une arme directe contre la dictature ; mais elle est l'intermédiaire et l'interrupteur mobilisant l'opposition et la résistance.
Plumedefou, merci pour ton partage
Ton poème résume bien la mission du poète engagé
Bien à vous,
Idiotèque

Emyrs, tu as tout à fait raison il ne faut pas sousestimer le pouvoir de la plume : elle informe, elle mobilise et pèse.
Vengeur pas masqué, tu a raison de faire remarquer qu'il serait exagéré de prendre la poésie comme une arme directe contre la dictature ; mais elle est l'intermédiaire et l'interrupteur mobilisant l'opposition et la résistance.
Plumedefou, merci pour ton partage


Bien à vous,
Idiotèque