Les étendards hissés sur l’horizon comme une injure
-Ritournelles barbares sur des voix d’hommes portées sous l’azur-
S’envolent des ambitions guerrières
Qui emplissent l’air d’impures espérances
Et chahutent les immenses clairières qu’ont déserté nos prières
Trimballant leur bahut d’absence vers de plus hautes instances ;
Leur chant sombre balance chênes et conifères
Sinuant dans d’étroits sillons que les larmes du ciel ont creusés
Amenant jusqu’aux lavoirs une eau impure et meurtrière
Où s’abat la colère et se bat le linge sale que trop de sang vieilli a taché.
Les étendards sont tombés et finissent froissés sur un sol gelé
La bataille est perdue et parlent nos aînés :
Demain faiblira l'été et on repartira le coeur gorgé de fierté
Dans les vastes plaines pousser la ritournelle, mélange de sang barbare et de papier…