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Meurtre en Moselle


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5 réponses à ce sujet

#1 Daniel36

Daniel36

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Posté 18 juin 2009 - 08:29

Meurtre en Moselle

Nous étions fiers d'être ouvriers

Dans notre très chère Lorraine.

Notre moral était d'acier

La région en était la reine.

Au péril de notre vie

Frôlant la mort à chaque instant

Depuis le jour, jusqu'à la nuit

Notre travail était prenant.

Meurtre en Moselle

Le cœur de feu va s'arrêter

Ne le laissez pas refroidir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui ne connait qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.

Tous les pans de notre industrie

Un à un se sont effondrés

Notre pays est tout meurtri

De toute cette avidité.

Pour satisfaire les actionnaires

Sur dos de crise et crack boursier

Il n'y a pas au dictionnaire

De terme pour vous qualifier !

Meurtre en Moselle

Le cœur de feu va s'arrêter

Ne le laissez pas refroidir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui ne connait qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.

Le monde entier a l'œil sur vous

Bientôt vous allez atterrir.

Dans quel pays, sous quel joug

Reviendrez-vous nous asservir ?

La terre est ronde, vous conviendrez !

Vous en aurez vite fait le tour.

On n'vous aura pas oubliés.

On n'oublie jamais les vautours !

Meurtre en Moselle

Le cœur de feu s'est arrêté

Vous nous l'avez laissé mourir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui n'a connu qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.



#2 Invité_Gallaumar_*

Invité_Gallaumar_*
  • Invité

Posté 18 juin 2009 - 08:42

Etant lorrain, je suis sensible à ton poème et solidaire de ta colère.
Il ya quelques semaines, j'avais le même blues... Ecoute!:

"Dans les cieux gris, voltigea soudain un essaim d'étourneaux
En de noirs loopings, plongées folles et figures dépouillées
Par dessus les trois vallées désolées, les froids hauts fourneaux
Où des hommes cassés, erraient le long des aiguillages rouillés
Toute la horde d'anges déçus se préparait à l'ultime migration
Tous les déracinés de ces patelins sinistrés, maudissaient déjà l'enfer
Leurs poumons soudés, crachant mille paillettes de minerai de fer
Et la colonne de wagonnets vides, tels des points d'acier de suspension
Lassés, s'immobilisèrent net, pour l'éternité , suspendus aux câbles
Où se posérent les oiseaux indésirables dans un vacarme insupportable
Je me souviens bien, je revenais tout juste du carnanal de Rio de Janeiro
J'étais seul au micro de la radio locale, sinusite chronique, et le moral à zéro"

#3 Invité_souris_*

Invité_souris_*
  • Invité

Posté 18 juin 2009 - 09:46

Meurtre en Moselle


Nous étions fiers d'être ouvriers

Dans notre très chère Lorraine.

Notre moral était d'acier

La région en était la reine.


!


Meurtre en Moselle

Le cœur de feu s'est arrêté

Vous nous l'avez laissé mourir !

Ce cœur de nos âmes communes

Qui n'a connu qu'une pulsation :

La frappe du marteau pilon.


Bonsoir Daniel36,

Facette sensible de la moselle, tu sais rendre humaine cette agonie... c'est bien triste tous ces métiers qui meurent sans pour cela faire la place aux suivants...

Amicalement
Souris


#4 Paname

Paname

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 8 284 messages

Posté 18 juin 2009 - 09:54

ah...de Wendel !
c'était le bon temps...

d'Hayange la ritale
à Arcelor la mittal
elle a bonne mine, la minette...

respect à tous les anciens métallos
et à la chaude parole de Daniel 36

#5 Invité_Apocope_*

Invité_Apocope_*
  • Invité

Posté 19 juin 2009 - 06:46

Un grand soleil noir tourne sur la vallée

Cheminée muettes - portails verrouillés

Wagons immobiles - tours abandonnées

Plus de flamme orange dans le ciel mouillé

On dirait - la nuit - de vieux châteaux forts

Bouffés par les ronces - le gel et la mort

Un grand vent glacial fait grincer les dents

Monstre de métal qui va dérivant



J'voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or



J'ai passé ma vie là - dans ce laminoir

Mes poumons - mon sang et mes colères noires

Horizons barrés là - les soleils très rares

Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l'espoir



On dirait - le soir - des navires de guerre

Battus par les vagues - rongés par la mer

Tombés sur le flan - giflés des marées

Vaincus par l'argent - les monstres d'acier



J'voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or



J'peux plus exister là

J'peux plus habiter là

Je sers plus à rien - moi

Y a plus rien à faire

Quand je fais plus rien - moi

Je coûte moins cher - moi

Que quand je travaillais - moi

D'après les experts



J'me tuais à produire

Pour gagner des clous

C'est moi qui délire

Ou qui devient fou

J'peux plus exister là

J'peux plus habiter là

Je sers plus à rien - moi

Y a plus rien à faire



Je voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or...

Bernard Lavilliers Les Mains d'Or

C'est le texte que j'ai lu sur la tombe de mon père, sidérurgiste. Lui aussi pion broyé.

#6 Invité_Gallaumar_*

Invité_Gallaumar_*
  • Invité

Posté 19 juin 2009 - 11:22

Un grand soleil noir tourne sur la vallée

Cheminée muettes - portails verrouillés

Wagons immobiles - tours abandonnées

Plus de flamme orange dans le ciel mouillé

On dirait - la nuit - de vieux châteaux forts

Bouffés par les ronces - le gel et la mort

Un grand vent glacial fait grincer les dents

Monstre de métal qui va dérivant



J'voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or



J'ai passé ma vie là - dans ce laminoir

Mes poumons - mon sang et mes colères noires

Horizons barrés là - les soleils très rares

Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l'espoir



On dirait - le soir - des navires de guerre

Battus par les vagues - rongés par la mer

Tombés sur le flan - giflés des marées

Vaincus par l'argent - les monstres d'acier



J'voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or



J'peux plus exister là

J'peux plus habiter là

Je sers plus à rien - moi

Y a plus rien à faire

Quand je fais plus rien - moi

Je coûte moins cher - moi

Que quand je travaillais - moi

D'après les experts



J'me tuais à produire

Pour gagner des clous

C'est moi qui délire

Ou qui devient fou

J'peux plus exister là

J'peux plus habiter là

Je sers plus à rien - moi

Y a plus rien à faire



Je voudrais travailler encore - travailler encore

Forger l'acier rouge avec mes mains d'or

Travailler encore - travailler encore

Acier rouge et mains d'or...

Bernard Lavilliers Les Mains d'Or

C'est le texte que j'ai lu sur la tombe de mon père, sidérurgiste. Lui aussi pion broyé.


Très riche idée que tu as eu de mettre en ligne le poème de Nanard car "les mains d'or" suite moderne des "barbares" et "Fensch vallée" est la plus poignante des chansons sur ce sujet!Merci