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NUITS REPTALES


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1 réponse à ce sujet

#1 Dedalus

Dedalus

    Tlpsien ++

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  • PipPipPip
  • 235 messages

Posté 18 juillet 2007 - 03:01

Prélude.
La nuit
Lorsque
Ses silences
Ses sens les siens
Ces sens sans silence
Ses petits seins aériens
Pèsent caresseusement
Sur la ville
Et en font taire
Ses rumeurs écœurantes
Lorsque
Les néons cinglés dilués
Chassent les hordes monstrueuses
Lorsque
Tapies dans les entresols
Des pulsions organiques
Maintenant jaillissantes
Les ombres extirpées
Camouflent les gémissements
Les souffrances
Des typons sanguins décousus
Des cœurs disloqués
Gravats moléculaires
Embourbent les errances
Désespérées
Des tumeurs insomniaques

La nuit
La sienne
Sa dernière réitérée sans fin
Cycle à perte de vue
Faisceau de traverses
Dans lequel l’être se disperse
Ces nuits
Dans lesquelles
Lui reste bloqué
Retourné en lui-même
Deviennent l’Eternité
Dynamitée

1.
Une nuit
Autre identique défectueux
Il ne dormait plus

La rue l’appelait
Insatiable
Humide
Et froide
En elle

Marcher traîner ramper
Marcher
Dans la rue
Dans Paris
Dans l’orifice claustrophobe de la nuit
Pour ne plus sentir l’identité qui s’accélère s’emballe s’expulse d’elle-même s’incontrôle s’implose
Pour ne plus qu’elle le dépasse le rattrape
Qu’un unique réceptacle
De l’unique torsion
Pulsion fondamentale
De la sève initiale
Qui s’évade par le fil de l’air découpé
De la sordide réalité des bombes d’ombres

En fuyant dégoulinant fluidesquement
Couleur mouillée collant à l’œil
Comme une cicatrice floue
Dans la lumière de la nuit
Comme dans l’antichambre de la ville

2.
Après l’entrée fracassante
Dans l’univers sordide de la nuit
Si solide
Ce nuage obscur
De l’esprit et du désir
Les fantasmes se déploient
Luttant sans quartier rue par rue
Contre les bandes de cauchemars sanglants

Avec l’aube le carnage enfin s’achève
Et comme vient le jour
L’autre - à côté de l’autre à côté de l’autre en file à côté dans la division infinie de l’espace en myriades de points-trous-noirs pièges de la pensée - qui s’endort enfin
Autorise l’émergence impatiente de la lumière

3.
Les ombres ne le suivent pas là où l’autre s’exile de lui-même
Non parce qu’il y a trop de lumière
Mais parce que la nuit est trop profonde
Sans espoir d’y faire naître le jour

4.
Ce regard qui ne voit pas ne regarde nulle part
Juste un invisible point de fuite
Quelque part derrière la mémoire

5.
Commence alors lente désintégration
Démantelage de l’esprit
Peu à peu
Comme la fumée noie le cerveau
Disloque l’identité
En myriades novæsques
Dressant le dragon ironisant
Dissipant les nuées cyniques
Atomes insomniaques ionisés
Lancés aléatoirement vers l’infini

6.
Et l’ombre alors regarde les ombres des autres ombres
Ceux qui sont terrés et meurent encore d’autres
Derrière les rideaux pourpres des ghettos insomniaques

7.
Les neurones s’enchevêtrent froissés dans le noir-gris du froid
La pensée trotte explosée en fantômes incandescents
Décharges effrénées hurlant sourdement les cris du soir

8.
Loin dans l’ombre
Se terre la lumière
Elle se prépare à percer
Jaillir
Comme une étoile pique la nuit

9.
Absurde absence de la substance
Qui seule emporte le temps en fumée
Dressant en statues de cristaux de saphirs
Le corps sublime de la femme
Dans la stupéfaction de l’attente

10.
Les images se superposent comme se posent les oriflammes
La clarté perce l’ombre comme la cruauté lacère le réel
Dans la nuit sombre dévorée par les flammes

11.
Déstructuration de la nuit
Enveloppée de senteurs lointaines
Dans l’ombre abstraite du réel
Captant les ondes
De la fusion du monde
Futurible et abject

12.
O l’ovale des yeux arrachés dégorgés crachés là
Las d’insomnie d’avoir trop regardé à s’être brûlé furieusement
Les éclats de fers aveuglant feu vif des nuits sans sommeil

Epilogue
Désaffection de l’esprit
Les nuits d’effroi sans personne
Seules et noires et froides
Sans quelqu’un pour simplement être
Sans étoile qui se vampirise peu à peu
Sans chancellement de l’esprit
Sans espoir qui fait vaciller chavirer irrémédiablement la raison
Sans les dédains des ratages
Sans rien d’autre que l’absence
Que l’attente du jour
Qu’il vienne
Enfin
Qu’elle se termine à la fin
Cette éternelle nuit explosée
Abominable miracle

#2 ___

___

    The Fresh Prince Al Adriano

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 574 messages

Posté 20 juillet 2007 - 03:39

yo