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ICHTYOSE PI


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1 réponse à ce sujet

#1 Dedalus

Dedalus

    Tlpsien ++

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Posté 19 juillet 2007 - 05:44

Prologue
Ici l’inventaire
Des mystères dissipés
Prématurément
- Nés trop tard
Nous n’étions déjà que des vieillards -
Et de ces enchères
On a retiré
Que du sel
L’amertume de l’écume
Son plus triste salaire
Celui
De la soif

1.
Celui qui
Il n’y a qu’un instant
Une fraction de celui-là
Etait là était ailleurs
N’est déjà plus
Hic et nunc
Qu’une impulsion
Impudique électrique
Croisant aléatoirement
Par de lointains pacifiques indiens
Les schizoïdes élémentaires
Se déambulant
Par bribes et par vents
Amorphes cahots
Dans cette insalubre
Immature masure
Spirituelle

Une face
Inconnue de moi
Me fouille le regard
Me sonde le cœur
De son abîme

2.
Je te distingue
Frissonnant d’effroi
Ombre noire
Plus que noire
Dans la pénombre
Orpheline
De soleil
Comme de lune
Nuit aveugle
Je te distingue encore
Terrifié
Silhouette furtive
Fuyant dans le courant d’air
Des pensées grises du soir
Je te distingue enfin
Maudite face
Dans les colères sourdes
De la terre
Mutilée
Je te vois
Partout
Rapace avide de charognes
Survolant le monde
Martyrisé
Sinistre
Cavalier
Au voile de crêpe noir
Juste arrivé
De la Vallée de l’Ombre de la Mort

3.
Au nombre sacrilège de l’âge des règnes ichtyoïdes
Privilège païen
La profanation du gouvernement des Ombres

Le fleuve
Héraclitéen
Il se pend
Vert de désir
Cette boue
Soudée aux pierres l’emprisonnant
Ces airs de goélette
Les gouailles de ces mouettes
Sur ces quais à jamais désorientés

Ferrés à fond de cale
L’âme dégueulée et le cœur en loques
Ce sont des colonies entières qui viennent les hanter
Du creux de leurs généalogies
Les lucides visages hallucinés
De ceux
Du ventre de la nuit
De ceux
Nés des averses de cendre
Et disparus avec elles
Leurs ciels sans sommeil

Et ils s’avancent
Longue multitude hagarde
J’ai lu leurs yeux
Et dedans
Toutes les visions de l’horreur
Ceux-là reviennent
De la Vallée de l’Ombre de la Mort
Leurs larmes sont des roches arides
Leurs rires glacent l’âme

Une lame glisse gelant dans mon dos
J’ai froid j’ai peur
Et je tremble
Hurlant pour me rassurer
De longues litanies de sons inaudibles

Une nuit
Elle vient
Nuit de verre
Pluie de sang
La veille
Du soulèvement des Ombres

4.
Mon cerveau s’est couvert d’écailles
Sec comme un prêtre défroqué
Jamais désaltéré
D’ichor et de liqueurs interdites

Devenu ignivome
Voilà
Sa dictée incendiaire
Puisée dans les soleils en fusion
Des trous noirs de l’âme

5.
Il y eut un rêve
Et puis un matin plein de mitraille
De froide réalité viandesque sur l’étal sanguinolent de l’aube
Shoot au réel pur des murs s’effondraient fracassés par les obus
Le hurlement de l’horreur effaçait muet celui des bombes et des rafales
Dans la concrétude crue d’un matin trop plein des rumeurs ferrailleuses de la guerre

Il y eut un rêve
Et d’autres matins noyés de feu
Et qui puent
La charogne
A vous embaumer l’esprit
A vous embrumer ses plis
De maraudes insensées et de rictus grisâtres
Au fond des solitudes maniaques de la pensée cloîtrée dans les angles de la nuit
La longue longue nuit de l’éternelle boucherie
Expense
Crime primal

Vous embrasse vous ensuque l’âme
De volutes comme on noie un poisson
Dans une débauche d’eau-de-vie son plus intime poison

6.
Voilà
Entrez
Derrière la poussiéreuse arrière-boutique de la conscience
Bibliothèque sans plus de rayon laissée à l’abandon
Sans plus de faim ni de fin

Et vois
Vois la sombre farce carnavalesque et grotesque
Des ombres et de leurs masques réfléchissants
Vois
La cicatrice discrète saillant leur pommette et les angles cassants de leur regard
Le catalogue encyclopédique de leurs existences au sein d’énigmatiques confréries
Vois la terre ployer l’échine à se rompre
Et la lune rougir de ce dérisoire spectacle de désolation
Rugir montagnes et hurler typhons
Et tous les tremblements et les grondements
Les incendies les attentats les maladies le froid la faim la misère la gangrène et toutes les autres disgrâces
Vois
Il ne manque à cette insensée fresque
Que l’esquisse d’une esthétique
Lancée
Frêle vaisseau désarmé de sens
A l’assaut
De la fresque océanique
Les maelströms mugissants et inexplorables
Champs magnétiques du Cosmos

Vois
Ce visage sans ligne ni courbe
C’étaient les exsangues faces anonymes des prisonniers de l’exil
Moi
J’aspirais encore à croire dans le gouvernement des Ombres
Je hurlais à la tête sourde du monde
Mes mélopées d’insultes et d’espoirs désespérés

#2 ___

___

    The Fresh Prince Al Adriano

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  • PipPipPipPip
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Posté 20 juillet 2007 - 03:39

yo