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Phrčre des hommes


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2 réponses ŕ ce sujet

#1 ___

___

    The Fresh Prince Al Adriano

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Posté 20 juillet 2007 - 03:59

Car enfin voilĂ  notre prison : le contre.
Nous sommes la révolte.
Nous avons dans les yeux la fureur qu’ils nomment liberté.
Notez que l’avons, ensevelie dans les yeux, pas imprimée sur des T-shirt.
Notez aussi que cette fureur est contenue entière dans un sourire car nous savons leur mort à défaut d’appréhender nos vies.
Il est trop faux de penser qu’il suffit de ne pas vivre pour s’empêcher de mourir.
Nous avons hérité d’un corps cadavre et ce n’est pas la chirurgie qui lui rendra la grâce des danses, et les mystères, et les féeries... il est trop tard pour les chirurgies…
La dernière marche sera commune ou ne sera pas un pas.
Hormis les ballades, hormis les rodages.

Ne craignez pas vos phrères.
Il y assez de contradictions chez un pour accepter celles des autres.
Il est d’un homme comme des hommes : sans cesse faux d’être vrai(s).
Ne pensez pas trouver la vue en lisant ceci : d’aveugles nous ne ferons cependant pas l’erreur de devenir sourds et muets.
Ou les muets d’une parole sèche alors. Dans ce cas des chants feront l’affaire.

Nos tâtonnements nos rites.
Tracer le chemin serait illusoire.
Loin de le tracer, nous le débroussaillons.
Car de ces ronces viendra le fumier, l’herbe et le feu des phrères.
Vous entendiez, attendiez esclaves ? laissons reposer les héritages en plaines.
Nous sommes occupés trop bien avec des ordres au goût du jour pour invoquer de plus de pires anciens.

Pourtant il faut bien comprendre.
Je ne suis pas le frère des riches, je ne suis pas le frère des pauvres… je ne connais pas les blancs, je ne connais pas les noirs, …
Etcetera est la dernière flèche du crime contre l’humanité.

Partout le modernisme des chaînes fait croire à la libération.
Troquer ne signifie pas abolir.

Si nous voulions la vérité, serions nous si frêles ?
Pour la chercher, encore nous faudrait-il apprendre Ă  avoir tort.

Las (oserai-je désabusés ?) des manifestations, voici notre manifeste.

Certains vrombissent que l’homme est fait pour ce monde, pour cette vision du monde.
Tant pis.
Peut être en effet qu’à force de grimaces, le singe en cage n’est plus qu’une imitation de singe.
Ou peut être que nous avons tort et eux raison, et nous tort contre eux tous, et eux tous contre nous seulement, mais je vous demande alors, et je vous le demande avec la sérénité du condamné à mort et non celle, faussée, du suicidé, je vous demande alors mes phrères : pourquoi tout ce mal si cela n’était que bien ?
Car depuis la mort de Dieu, je ne veux plus entendre de justification Ă  nos souffrances.

La vie doit être belle comme une poésie furieuse.

Jamais nous ne tomberons dans l’écueil de mourir pour une cause.
Car notre cause est la vie que l’on tente de nous mentir déshabillée.

Jamais non plus des testaments, des dernières volontés.
Mon seul pardon ira à mes parents de n’avoir été leur fils mais un pantin.

Il est évident que l’on ne parlerait pas autant si l’on cessait de s’excuser un peu.
Dignité ? voilà la fierté pour des chiens, mais ils sont à nos côtés, non sur nos murs.

Il faut bien dire ce qui est puisque nous sommes entre phrères : jusqu’à nos rires sont suspects.
Chaque fois des miroirs, plus ou moins respectueux des poses, viennent à la charge, gorgés de dérision, de séduction, pour nous remettre d’aplomb. Petits soldats.

Soyons honnĂŞtes : oĂą sommes nous toujours intacts ?
Ou plutĂ´t : oĂą souhaitons nous vraiment le rester ?

Peu m’importe en fait.
Mais je ne supporte pas les lentes agonies.
Cette mise à mort a rendu la torture acceptable et c’est cela que nous ne serons cautionner.
Nous ne serons pas les automates d’un contre.

De nos désirs si seulement du bonheur.

Il serait tentant, si le plaisir venait, de considérer l’absence de vie comme une séance de cinéma, un éphémère des tubes.
De marcher seul dans un kaléidoscope.
Seulement et nos rêves tristes nous le rappellent : la lutte n’est pas un luxe.

Tel l’oiseau nous avons tenté l’envol, mais la poésie des ailes est devenue moche à la manière d’une petite garce : elle s’est emplie d’adolescence.
Nous ne serons pas un caprice de plus sur le chemin d’une religion sans tête.
Rappelez vous des nids car ce sont nos retours qu’ils chantent : nous avons vécu un jour entier. Au moins dans un mensonge grossier.

Je ne prétends pas ici débusquer tous les artifices qui ont fait ou qui font de l’homme cet non-être abject que d’aucun ne qualifiera d’humain, mais j’entrevois que nous semblons d’accord sur l’essentiel :
Nous ne voulons plus la charité pour humanisme.

Je vois la compassion, ennemie des égalités, qui ne s’acquièrent que par le refus de toute compétition.
Autant je peux admirer la haine, autant il faut débecqueter la compétition.
Seuls les nuages peuvent faire la course sans obstruer le ciel, et les hommes n’en ont ni la pureté, ni le sang terrible.

Un jour nous avons connu la honte et l’avons appliquée du sexe à nos envies.
Pourquoi des remords alors ?
La double peine devrait nous montrer l’erreur clairement.

Je dis, et pèse mes mots avec cette langue bien affaiblie et probablement pipée, que seule la poésie viendra à bout du suicide collectif dans lequel nous avons plongé nos sommeils.
Si le monde réagit avec autant d’indifférence à la poésie c’est qu’il n’est pas prêt à l’endurer.
Mais là n’est pas le problème. Allons nous l’attendre ? devrions nous l’attendre ? pouvons nous encore l’attendre ?
Après tout, nous mourons déjà assez de lui appartenir, pour se laisser ignorer du monde.

Il s’agit moins d’imposer que d’imploser.

On nous a dit : « derrière les douleurs, la récompense ».
Mais derrière les récompenses, nous avons trouvé les échafauds pour d’autres douleurs.

Soit, puisqu’il faut marcher, marchons.
Cependant à plus qu’il n’en suffit pour s’amuser de l’adversité.
Cependant sans les pas mécaniques des propagandes.

Ce n’est pas innocemment qu’une seule idée – la même – nous anime.
C’est que nous voulons ensemble aimer sans la restriction des comment.

Mes phrères pour en finir, laisserez vous la faim s’écrire d’elle-même ?




"En deça d'une Terre", avril 2006

#2 GUILLAUME Alain

GUILLAUME Alain

    Tlpsien ++

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  • PipPipPip
  • 292 messages

Posté 21 juillet 2007 - 05:09

Car enfin voilĂ  notre prison : le contre.
Nous sommes la révolte.
Nous avons dans les yeux la fureur qu’ils nomment liberté.
Notez que l’avons, ensevelie dans les yeux, pas imprimée sur des T-shirt.
Notez aussi que cette fureur est contenue entière dans un sourire car nous savons leur mort à défaut d’appréhender nos vies.
Il est trop faux de penser qu’il suffit de ne pas vivre pour s’empêcher de mourir.
Nous avons hérité d’un corps cadavre et ce n’est pas la chirurgie qui lui rendra la grâce des danses, et les mystères, et les féeries... il est trop tard pour les chirurgies…
La dernière marche sera commune ou ne sera pas un pas.
Hormis les ballades, hormis les rodages.

Ne craignez pas vos phrères.
Il y assez de contradictions chez un pour accepter celles des autres.
Il est d’un homme comme des hommes : sans cesse faux d’être vrai(s).
Ne pensez pas trouver la vue en lisant ceci : d’aveugles nous ne ferons cependant pas l’erreur de devenir sourds et muets.
Ou les muets d’une parole sèche alors. Dans ce cas des chants feront l’affaire.

Nos tâtonnements nos rites.
Tracer le chemin serait illusoire.
Loin de le tracer, nous le débroussaillons.
Car de ces ronces viendra le fumier, l’herbe et le feu des phrères.
Vous entendiez, attendiez esclaves ? laissons reposer les héritages en plaines.
Nous sommes occupés trop bien avec des ordres au goût du jour pour invoquer de plus de pires anciens.

Pourtant il faut bien comprendre.
Je ne suis pas le frère des riches, je ne suis pas le frère des pauvres… je ne connais pas les blancs, je ne connais pas les noirs, …
Etcetera est la dernière flèche du crime contre l’humanité.

Partout le modernisme des chaînes fait croire à la libération.
Troquer ne signifie pas abolir.

Si nous voulions la vérité, serions nous si frêles ?
Pour la chercher, encore nous faudrait-il apprendre Ă  avoir tort.

Las (oserai-je désabusés ?) des manifestations, voici notre manifeste.

Certains vrombissent que l’homme est fait pour ce monde, pour cette vision du monde.
Tant pis.
Peut être en effet qu’à force de grimaces, le singe en cage n’est plus qu’une imitation de singe.
Ou peut être que nous avons tort et eux raison, et nous tort contre eux tous, et eux tous contre nous seulement, mais je vous demande alors, et je vous le demande avec la sérénité du condamné à mort et non celle, faussée, du suicidé, je vous demande alors mes phrères : pourquoi tout ce mal si cela n’était que bien ?
Car depuis la mort de Dieu, je ne veux plus entendre de justification Ă  nos souffrances.

La vie doit être belle comme une poésie furieuse.

Jamais nous ne tomberons dans l’écueil de mourir pour une cause.
Car notre cause est la vie que l’on tente de nous mentir déshabillée.

Jamais non plus des testaments, des dernières volontés.
Mon seul pardon ira à mes parents de n’avoir été leur fils mais un pantin.

Il est évident que l’on ne parlerait pas autant si l’on cessait de s’excuser un peu.
Dignité ? voilà la fierté pour des chiens, mais ils sont à nos côtés, non sur nos murs.

Il faut bien dire ce qui est puisque nous sommes entre phrères : jusqu’à nos rires sont suspects.
Chaque fois des miroirs, plus ou moins respectueux des poses, viennent à la charge, gorgés de dérision, de séduction, pour nous remettre d’aplomb. Petits soldats.

Soyons honnĂŞtes : oĂą sommes nous toujours intacts ?
Ou plutĂ´t : oĂą souhaitons nous vraiment le rester ?

Peu m’importe en fait.
Mais je ne supporte pas les lentes agonies.
Cette mise à mort a rendu la torture acceptable et c’est cela que nous ne serons cautionner.
Nous ne serons pas les automates d’un contre.

De nos désirs si seulement du bonheur.

Il serait tentant, si le plaisir venait, de considérer l’absence de vie comme une séance de cinéma, un éphémère des tubes.
De marcher seul dans un kaléidoscope.
Seulement et nos rêves tristes nous le rappellent : la lutte n’est pas un luxe.

Tel l’oiseau nous avons tenté l’envol, mais la poésie des ailes est devenue moche à la manière d’une petite garce : elle s’est emplie d’adolescence.
Nous ne serons pas un caprice de plus sur le chemin d’une religion sans tête.
Rappelez vous des nids car ce sont nos retours qu’ils chantent : nous avons vécu un jour entier. Au moins dans un mensonge grossier.

Je ne prétends pas ici débusquer tous les artifices qui ont fait ou qui font de l’homme cet non-être abject que d’aucun ne qualifiera d’humain, mais j’entrevois que nous semblons d’accord sur l’essentiel :
Nous ne voulons plus la charité pour humanisme.

Je vois la compassion, ennemie des égalités, qui ne s’acquièrent que par le refus de toute compétition.
Autant je peux admirer la haine, autant il faut débecqueter la compétition.
Seuls les nuages peuvent faire la course sans obstruer le ciel, et les hommes n’en ont ni la pureté, ni le sang terrible.

Un jour nous avons connu la honte et l’avons appliquée du sexe à nos envies.
Pourquoi des remords alors ?
La double peine devrait nous montrer l’erreur clairement.

Je dis, et pèse mes mots avec cette langue bien affaiblie et probablement pipée, que seule la poésie viendra à bout du suicide collectif dans lequel nous avons plongé nos sommeils.
Si le monde réagit avec autant d’indifférence à la poésie c’est qu’il n’est pas prêt à l’endurer.
Mais là n’est pas le problème. Allons nous l’attendre ? devrions nous l’attendre ? pouvons nous encore l’attendre ?
Après tout, nous mourons déjà assez de lui appartenir, pour se laisser ignorer du monde.

Il s’agit moins d’imposer que d’imploser.

On nous a dit : « derrière les douleurs, la récompense ».
Mais derrière les récompenses, nous avons trouvé les échafauds pour d’autres douleurs.

Soit, puisqu’il faut marcher, marchons.
Cependant à plus qu’il n’en suffit pour s’amuser de l’adversité.
Cependant sans les pas mécaniques des propagandes.

Ce n’est pas innocemment qu’une seule idée – la même – nous anime.
C’est que nous voulons ensemble aimer sans la restriction des comment.

Mes phrères pour en finir, laisserez vous la faim s’écrire d’elle-même ?
"En deça d'une Terre", avril 2006







texte qui ne perd pas son souffle du début a la fin
ce qui est rare dans le style "poesie manifeste"
oĂą il y a toujours un petit temps mort
un truc bancal

bravo

#3 bine

bine

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Posté 22 juillet 2007 - 09:49

Je ne sais pas qui donc est ce Bine, mais il a de la chance...