Connaissez-vous la chute au commencement?

Péter Nádas
"Naturellement. Si je ne tenais pas la dernière image, voire la dernière phrase, je ne pourrais vraisemblablement pas commencer à écrire. Le promeneur de Combray connaît son itinéraire, mais ignore ce qui peut lui advenir en chemin.»
Kirsty Gunn
"Je ne connais jamais la fin quand je débute l'écriture d'une nouvelle.»
Adam Haslett
"Je sais dans quelle direction je veux aller, et parfois dans quel état émotionnel final je souhaite que les personnages et le lecteur se retrouvent à la fin de l'histoire, mais ça ne suffit pas à dicter ou à suggérer comment l'intrigue à proprement parler va se résoudre. Cela survient pendant le processus d'écriture de l'histoire.»
Fabrice Pataut
"Oui. Comme Dieu dans la Bible, qui sait bien avant le premier des sept jours que la Chute avec un grand C ne pourra qu'avoir lieu. Quant à moi, je travaille à l'envers. Depuis la chute avec un petit c, qui peut tenir en une phrase ou même un mot, vers le début.»
David Gates
"Quand je me mets au travail, je ne connais absolument jamais la fin. Le milieu non plus, d'ailleurs. Je n'ai guère plus, au départ, que ma scène d'ouverture. Mais je crois avoir en moi déjà une esquisse de l'intrigue. A mon avis, une histoire a toujours besoin de moments cruciaux dans la vie des personnages, en particulier pour un roman, qui a besoin de nombreux événements, péripéties, ou actions. Vous pouvez écrire une nouvelle avec beaucoup moins de rebondissements.»
Jean Vautrin
"On n'est jamais obligé d'imaginer une fin fermée, on peut faire un arrêt sur image. Mais il faut qu'il y ait une tension et, à partir de là , on peut finir sur un point d'interrogation.»
Dominique Barbéris
"Non, pour les quelques textes que j'ai écrits. J'ai simplement une idée assez nette du dessin. Mais c'est pour moi une pratique nouvelle.»
Elizabeth Crane
"Je connais parfois la chute, mais, la plupart du temps, je n'en ai pas la moindre idée. C'est d'abord le plaisir de l'écriture qui me guide.»
Véronique Bizot
"Je ne connais jamais la fin, ni même le milieu, quand j'entame un récit. Le plus souvent je pars d'un lieu dans lequel surgissent des personnages dont je ne sais pas d'où ils viennent ni qui ils sont et je continue comme ça jusqu'au blocage. Là , j'admets qu'il faut bien réfléchir un peu à une trajectoire et donc à une fin. Quand je ne trouve pas de fin, soit je m'aperçois que la nouvelle peut s'arrêter là , soit je l'abandonne. Je ne peux, ou ne sais, rien planifier.»
William Boyd
"Oui, mais c'est également le cas avec mes romans. Mais, à certains égards, je crois que la nouvelle - parce que vous avez seulement quinze ou vingt pages (ou deux ou sept) - doit être plus réfléchie, planifiée, structurée. L'espace que vous avez dans un roman vous permet de faire des détours, des digressions - vous ne pouvez pas vraiment faire ça dans une nouvelle.»
Eric Holder
"Je ne suis pas un partisan de la chute dans la nouvelle.»
Hélène Lenoir
"Jamais.»