
2e Opus de la série "Les Chevaliers certifiés"
#1
Posté 04 août 2009 - 07:35
Il était une fois, un jeune et fier chevalier, si beau que toutes les jeunes filles du royaume le voulaient comme mari… mais cela n’a rien à voir avec notre histoire.
Par une nuit de grand froid, alors que le Chevalier blanc dort profondément en son château, le Chef des gardes surgit de l’escalier et tambourine à sa porte :
« Chevalier blanc ! Chevalier blanc ! De grâce, réveillez-vous ! »
Le Chevalier blanc sursaute. En un clin d’œil, le voilà debout, paré de sa lourde armure qu’il ne quitte jamais, de jour comme de nuit. Il ouvre prestement la porte :
« Que se passe-t-il, maraud, pour que tu aies l’outrecuidance de me sortir de la sorte de mon sommeil réparateur ? »
« Chevalier blanc, veuilles me pardonner, mais le Chevalier noir se tient devant la porte d’entrée du château ! Il hurle les pires injures à votre encontre et vous défie en duel ! »
« Ah, le couard ! Voici enfin l’occasion de livrer mon premier combat ! Je suis béni des Dieux : me mesurer au Chevalier noir ! Mais que fais-tu encore ici ? Disparaît de ma vue ! Files préparer mon cheval, j’arrive de suite ! ».
En deux coups de cuillère à pot, nous retrouvons le Chevalier blanc au milieu de la Cour d’honneur. Il se tient fièrement sur son fidèle destrier. A chaque souffle de sa puissante monture, un épais nuage de vapeur sort des naseaux. A chaque souffle du solide Chevalier blanc, un épais nuage de vapeur sort du heaume. Bref, ils s’accordent à merveille. Sans mot dire, le fougueux justicier brandit lentement sa lourde épée devant lui la pointe en direction de la sortie. Le bras justicier est prêt à s’abattre sur le redoutable Chevalier noir.
Est-ce le stress du premier combat ? Un repas trop lourd et mal digéré ? Une maîtrise insuffisante de notre langue ? Nul ne le saura jamais ! Maladroitement, le Chevalier ordonne :
« Levez la porte ! Baissez la herse ! Ouvrez le pont-levis ! ». Le Chef des gardes ressent immédiatement le malaise qui envahit aussitôt l’assemblée. Il ferme les yeux, se bouche les oreilles et réfléchit très fort, au risque d’éclater quelques vaisseaux :
« Lever une porte, c’est bon si on penche la tête, donc, pas ça… Baissez la herse, possible, elle est posée au sol, mais on peut creuser, donc pas ça… ouvrez le pont-levis, on peut toujours l’ouvrir en deux avec les haches, mais je ne vois pas l’intérêt… ça y est ! J’ai trouvé ! L’ordre est bon, mais dit beaucoup trop vite pour mes imbéciles de gardes et mes corniauds de soldats ! ». Aussitôt, le Chef des gardes fait de larges gestes des bras ; signifiant qu’il faut ouvrir rapidement le passage au Chevalier blanc. Les soldats s’exécutent sur le champ. Les lourds mécanismes se mettent bruyamment en action et bientôt se figent. C’est alors que le Chevalier blanc – qui sentait également un malaise -, réalise et se penche discrètement vers le Chef des gardes :
« Je te remercie pour la porte de sortie… » ?
« Sauf votre respect, c’est la porte d’entrée ! »
« Que me dis-tu là ? Je te dis que c’est la sortie ! »
« Mon maître, de toute évidence, c’est l’entrée ! »
Le ton monte d’un cran :
« Ôh, que tu peux être stupide ! Ecoutes-moi, dans quelques secondes, je vais sortir du château, donc je passe par la porte de… »
« d’entrée ! »
« Je sors par l’entrée ? »
« Oui, Chevalier blanc, comme ça, quand vous rentrerez dans le château, vous pourrez entrer par la sortie, ce sera plus facile pour vous, croyez-moi ! »
Lentement, le Chevalier blanc se redresse sans mot dire. Heureusement, devant lui, les ordres ont été scrupuleusement exécutés.
Dans un silence pesant, le jeune Chevalier blanc plisse les yeux et aperçoit alors une silhouette impressionnante et immobile à quelques mètres de l’entrée qui se détache dans un halo de lumière éblouissant. C’est le Chevalier noir. De sa voix grave et rauque, ce dernier lance à son adversaire inexpérimenté:
« Ah, te voilà enfin, jeune puceau ! Prépares-toi à rejoindre tes ancêtres ! »
Sur ces invectives, le sang du Chevalier blanc ne fait qu’un tour. Il frappe puissamment les flancs de son pur sang qui fait in bond remarquable en avant et part au grand galop. Le Chevalier blanc se dresse, jambes tendues, et hurle
« Chevalier noir ! Ton heure est venue ! ».
Soudain, alors qu’il est lancé au grand galop, il soulève au-dessus de sa tête sa lourde épée et se met à la faire tournoyer à une vitesse folle. Au moment où il s’apprête à franchir la porte et la lourde herse aux pointes métalliques acérées, il tranche par mégarde du bout de son épée tranchante, l’épaisse et solide corde qui tient suspendue la lourde herse aux pics aiguisés. En un éclair, la messe est dite. Dans un gigantesque fracas de fer et d’acier, la herse retombe sur le pauvre Chevalier blanc et son destrier, les transperçant de part en part..
« On aurait dit une brochette » racontera plus tard le Chef des gardes.
A l’extérieur, le Chevalier noir n’a pas manqué une seconde de cet affligeant spectacle. Il baisse la tête en fermant les yeux. Dépité par la tournure des événements, il ouvre largement la renne gauche, fait demi-tour et s’éloigne au trot, en maugréant les pires insanités.
Aujourd’hui encore, on peut voir une petite plaque en pierre, scellée dans le mur d’enceinte du château, sur laquelle sont gravés ces mots énigmatiques: « Ici, vécut et mourut le célèbre Chevalier blanc, ce héros mort dans un combat qu’il n’aura jamais livré ».
Ainsi se termine la terrible histoire du Chevalier blanc.
#2
Posté 04 août 2009 - 08:04
et y'a même pas eu de combat !
peste soit de la herse !
remboursez !
#3
Posté 04 août 2009 - 08:54
je me suis farci tout le 1er chapitre des "chevaliers hersifiés"
et y'a même pas eu de combat !
peste soit de la herse !
remboursez !
Comment ça, on proteste ? Vous tombez sous le coup de l'article 802 et 803 du "Guide du Chevalier certifié" et êtes donc, à ce titre, condamné à lire le 3e Opus de la longue série des Chevaliers certifiés. Rrrrrrrrrrrr (c'est le son du tambour) rrrrrr : Qu'on se le dise !
#4
Posté 04 août 2009 - 11:11
je m'y plierai...

#5
Posté 04 août 2009 - 11:12
Le Chevalier blanc
Il était une fois, un jeune et fier chevalier, si beau que toutes les jeunes filles du royaume le voulaient comme mari… mais cela n'a rien à voir avec notre histoire.
Par une nuit de grand froid, alors que le Chevalier blanc dort profondément en son château, le Chef des gardes surgit de l'escalier et tambourine à sa porte :
« Chevalier blanc ! Chevalier blanc ! De grâce, réveillez-vous ! »
Le Chevalier blanc sursaute. En un clin d'œil, le voilà debout, paré de sa lourde armure qu'il ne quitte jamais, de jour comme de nuit. Il ouvre prestement la porte :
« Que se passe-t-il, maraud, pour que tu aies l'outrecuidance de me sortir de la sorte de mon sommeil réparateur ? »
« Chevalier blanc, veuilles me pardonner, mais le Chevalier noir se tient devant la porte d'entrée du château ! Il hurle les pires injures à votre encontre et vous défie en duel ! »
« Ah, le couard ! Voici enfin l'occasion de livrer mon premier combat ! Je suis béni des Dieux : me mesurer au Chevalier noir ! Mais que fais-tu encore ici ? Disparaît de ma vue ! Files préparer mon cheval, j'arrive de suite ! ».
En deux coups de cuillère à pot, nous retrouvons le Chevalier blanc au milieu de la Cour d'honneur. Il se tient fièrement sur son fidèle destrier. A chaque souffle de sa puissante monture, un épais nuage de vapeur sort des naseaux. A chaque souffle du solide Chevalier blanc, un épais nuage de vapeur sort du heaume. Bref, ils s'accordent à merveille. Sans mot dire, le fougueux justicier brandit lentement sa lourde épée devant lui la pointe en direction de la sortie. Le bras justicier est prêt à s'abattre sur le redoutable Chevalier noir.
Est-ce le stress du premier combat ? Un repas trop lourd et mal digéré ? Une maîtrise insuffisante de notre langue ? Nul ne le saura jamais ! Maladroitement, le Chevalier ordonne :
« Levez la porte ! Baissez la herse ! Ouvrez le pont-levis ! ». Le Chef des gardes ressent immédiatement le malaise qui envahit aussitôt l'assemblée. Il ferme les yeux, se bouche les oreilles et réfléchit très fort, au risque d'éclater quelques vaisseaux :
« Lever une porte, c'est bon si on penche la tête, donc, pas ça… Baissez la herse, possible, elle est posée au sol, mais on peut creuser, donc pas ça… ouvrez le pont-levis, on peut toujours l'ouvrir en deux avec les haches, mais je ne vois pas l'intérêt… ça y est ! J'ai trouvé ! L'ordre est bon, mais dit beaucoup trop vite pour mes imbéciles de gardes et mes corniauds de soldats ! ». Aussitôt, le Chef des gardes fait de larges gestes des bras ; signifiant qu'il faut ouvrir rapidement le passage au Chevalier blanc. Les soldats s'exécutent sur le champ. Les lourds mécanismes se mettent bruyamment en action et bientôt se figent. C'est alors que le Chevalier blanc – qui sentait également un malaise -, réalise et se penche discrètement vers le Chef des gardes :
« Je te remercie pour la porte de sortie… » ?
« Sauf votre respect, c'est la porte d'entrée ! »
« Que me dis-tu là ? Je te dis que c'est la sortie ! »
« Mon maître, de toute évidence, c'est l'entrée ! »
Le ton monte d'un cran :
« Ôh, que tu peux être stupide ! Ecoutes-moi, dans quelques secondes, je vais sortir du château, donc je passe par la porte de… »
« d'entrée ! »
« Je sors par l'entrée ? »
« Oui, Chevalier blanc, comme ça, quand vous rentrerez dans le château, vous pourrez entrer par la sortie, ce sera plus facile pour vous, croyez-moi ! »
Lentement, le Chevalier blanc se redresse sans mot dire. Heureusement, devant lui, les ordres ont été scrupuleusement exécutés.
Dans un silence pesant, le jeune Chevalier blanc plisse les yeux et aperçoit alors une silhouette impressionnante et immobile à quelques mètres de l'entrée qui se détache dans un halo de lumière éblouissant. C'est le Chevalier noir. De sa voix grave et rauque, ce dernier lance à son adversaire inexpérimenté:
« Ah, te voilà enfin, jeune puceau ! Prépares-toi à rejoindre tes ancêtres ! »
Sur ces invectives, le sang du Chevalier blanc ne fait qu'un tour. Il frappe puissamment les flancs de son pur sang qui fait in bond remarquable en avant et part au grand galop. Le Chevalier blanc se dresse, jambes tendues, et hurle
« Chevalier noir ! Ton heure est venue ! ».
Soudain, alors qu'il est lancé au grand galop, il soulève au-dessus de sa tête sa lourde épée et se met à la faire tournoyer à une vitesse folle. Au moment où il s'apprête à franchir la porte et la lourde herse aux pointes métalliques acérées, il tranche par mégarde du bout de son épée tranchante, l'épaisse et solide corde qui tient suspendue la lourde herse aux pics aiguisés. En un éclair, la messe est dite. Dans un gigantesque fracas de fer et d'acier, la herse retombe sur le pauvre Chevalier blanc et son destrier, les transperçant de part en part..
« On aurait dit une brochette » racontera plus tard le Chef des gardes.
A l'extérieur, le Chevalier noir n'a pas manqué une seconde de cet affligeant spectacle. Il baisse la tête en fermant les yeux. Dépité par la tournure des événements, il ouvre largement la renne gauche, fait demi-tour et s'éloigne au trot, en maugréant les pires insanités.
Aujourd'hui encore, on peut voir une petite plaque en pierre, scellée dans le mur d'enceinte du château, sur laquelle sont gravés ces mots énigmatiques: « Ici, vécut et mourut le célèbre Chevalier blanc, ce héros mort dans un combat qu'il n'aura jamais livré ».
Ainsi se termine la terrible histoire du Chevalier blanc.
je me suis régalée, à lire les 2 "opus". j'adore ce genre de loufoquerie (qu'il m'arrive de pratiquer moi-même).
Donc, bravo.
Amicalement.
Pat