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5 réponses à ce sujet

#1 .ds.

.ds.

    Tlpsien +++

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Posté 05 août 2009 - 01:43

J’aime
Pourrait-il en être autrement


J’aime ce monde
Beau et cruel par nature
Imparfait et injuste par l’homme
Je l’aime résolument par décision
Par volonté implacable
Sans jamais douter
Que cette volonté cette décision
Soit sans appel
Et aucune entreprise
Aucune démarche
Aucune pensée aucun engagement
Ne pourront jamais remettre en cause
De si faible façon que ce soit
Mon amour de ce monde
Où je fus un jour jetée



J’aime les hommes
Créatures d’espoir et de rêves
Que cette déclaration d’amour
Imprégnée de leur charme
Soit délibérément publique
Car j’entends que chacun en soit averti
Afin qu’il ne puisse jamais être dit
Que j’ai eu honte de cet élan insensé
Envers l'homme qui fleurit en mon cœur

Je le porte en moi
Comme le bleu du temps qui passe
Tel un oiseau se confie au ciel
Tel qu’il m’est donné de le sentir
Pour croire à sa rencontre
Et à l’urgence de m’accomplir en lui
Avant de me retrouver égarée
Sur le chemin de l’automne
Je le porte en mon cœur
Comme un enfant nouveau-né
Comme une fleur éclose
Acceptant sa venue
Les incandescentes journées de folie
Autant que le gouffre des détresses
Quand ses yeux n’ont plus de retours dans les miens
Et que nul ne voie dans cet amour
Un mariage forcé de chair ou d’intérêt
Ou le moindre prétexte d’être materné
Car le temps n’est plus
A l’affrontement des âmes
Quand le bonheur d’être deux
Se fait si longuement attendre



J’aime l’amour
Ce n’est pour moi
Que le fruit de l'homme
Ouvrant mes yeux
Sur l’immense prairie des songes
Je l’aime
A la croisée de l’élan et des pertes
Malgré les tromperies de l’illusion
Et ses tendres jouissances si dérisoires
Pourtant renaissantes et têtues
Je l’aime
Pour son jardin de fleurs
Infiniment particulières
Pour son puits sans fond
Ses déserts de détresse
Et ses retours printaniers
Je l’aime
A faire de ses larmes
Un cantique de vie
De ses silences
Des chansons de rue
Quoiqu’il fasse je l’aime
Non pas dans le détail
De ses romans manqués
Ou de ses histoires inachevées
Non pas dans ses transports
Au travers des cœurs ébahis
Mais dans le couple inséparable
Que l’ombre et la lumière
Taille dans le temps
Pour féconder sans cesse
L’immensité marine
Et coloniser sans retenue les continents
Je l’aime sur la terre comme au ciel
Dans les yeux des bêtes et des nuits
Dans les parfums des bois
Pleurant dans les hivers
Et dans les prairies mouillées
De la rosée des matins
Je l’aime
Sur les lèvres charnues du sourire
A la saison des envies primaires
Quand le jaillissement du cri
Reste le plus sincère des je t’aime
Alors que l’extase fait perdre la raison



J’aime ainsi la vie
Que nul ne rie de cet amour là
Plus vrai que n’est le songe
Surgit d’une étincelle d’étoiles
Plus vrai que ces blancs habits
Qui voilent les cimes des hauts sommets
Plus vrai que le tapis de pierres
Délaissées aux étendues morainiques
Plus vrai que les sombres forêts
Qui habillent les dômes usés
Et les mamelons végétal
Des massifs

La vie
Dans l’arborescence des fougères
Dans le silence vert des forêts
Dans l’eau courante des rivières
Dans la lente avancée des sables
Dans l’habit d’arlequin des plaines d’effondrement

Il est
Comme un ivoire vieilli dans les nuées de lune
Comme un aigle royal régnant dans les cieux
Comme un vol de colombes
Libérées des mains d’enfants
Comme un papillon hésitant entre fleurs
Comme de loin échappant aux griffes du guépard
Comme un lion enserrant ses lionnes
Comme un galop de mustangs parcourant la prairie


Il est
Dans le sourire d’un père à l’enfant
Dans les cris des gosses
Retrouvant la cour de la récré
Dans les amphithéâtres du savoir
Où l’écoute de la connaissance
Rassure le désarroi de l’entendement
Dans la guerre hélas qui exalte
Toutes les phosphorescences de l’horreur
Commises par des hordes de fous
Dans les voyages traversant terres et mers
Avec le passe-partout des jours qui se suivent
Dans la mémoire des pierres et la poussière des étoiles
Dans l’abondance d’une corbeille de fruits
Dans les monceaux d’ordures
Viviers des enfants pauvres
Dans les longs rubans de foules
Hurlant la colère des rues
J’aime la vie qui baigne
Dans la solidarité et la discorde
La vie dont nous savons si peu
Plongée dans l’impression douteuse de l’amour
Et l’inaccessible monde en sa totalité
Victimes que nous sommes de nos sens
Qui n’auront jamais la rigueur du réel

Et si je ne connais pas le sens
De l’histoire des choses
Ni celui de l’amour et de la vie
Je sais qu’ils ont un sens
Au-delà de celui qu’on en donne
Et que ce sens nous concerne

Aussi je déclare mon amour immortel
Pour ce monde et la vie qui l’habite
Portant sur chacune de mes épaules
Dans la froide lueur de l’hiver venu
L’éternité d’aimer malgré tout

#2 Dad Allaoua

Dad Allaoua

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Posté 05 août 2009 - 06:37

Bonjour ds
Excellent poème
L’ouverture de ton cœur reflète la sincérité de ton poème, je pense, qu’il n’y à point de déguisement, qui puisse longtemps dissimiler un amour, avouer est le meilleur moyen pour réaliser ce rêve.
Bonne journée
Amicalement
Allaoua

#3 Paname

Paname

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Posté 05 août 2009 - 07:15

bellement développé
enthousiaste

mais tout se résume au titre, hein...

#4 sympatique

sympatique

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  • Une phrase ::bonne journée

Posté 05 août 2009 - 12:16

bonjour.DS.


Pourrait-il en être autrement

peu être


#5 claricorne

claricorne

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Posté 05 août 2009 - 04:57

Bouleversant .ds.
Je reviendrai le lire, encore...


#6 Louise Brune

Louise Brune

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Posté 05 août 2009 - 08:24

Cri vital,
Cri d'Amour.
Un univers derrière tes mots,
peuplé d'images familières.
C'est beau et profond.
Bises
Louise