Je me suis endormi, hier, sur mon bureau,
Où des papiers jaunis respiraient le grand air,
Où les stylos hagards sous la fenêtre entière,
Décrivaient la beauté des jardins de sureaux,.
De rosiers japonais sous les poussées de lierre ;
Des gravats et brindilles sous le portail en fer
Fermés à toutes vos guerres et à vos généraux.
Le temps est bien trop lourd, j'ai le coeur dégueulasse.
L'aurore est apparue depuis longtemps déjÃ
Sur la pièce en entier, les rideaux et les draps,
La lumière se morfond et réduit mon espace.
La nuit est toute venante, elle se pend à mon bras,
Fait distraction maline pour ouvrir à ses rats,
Qui crevaient du désir de vider ma carcasse.
Qu'on me tire ! Moi je dors ! Moi je mors au réveil !
Qu'on me secoue la tête ! Qu'on me prenne la main !
Je suis mort bande de traitres et depuis ce matin !
Depuis mon café noir, ma gelée de groseilles,
Mélangée au beurre doux étalé sur mon pain,
Je n'attendais que vous pour me coucher enfin.
Et profiter un peu du plus doux des sommeils.
Dans la noirceur des ombres,où les chairs se résorbent,
Où les terres sont fertiles d'avoir été pleurées.
Je m'en irai, demain, après la traversée
Des jours et des années qui ont fait mon oprobre.
Je m'en irai vêtu, je m'en irai coiffé,
Ganté de tendres laines et velours fagotés.
Enroulé du passé qu'un cardigan absorbe.

Je m'en irai vêtu, je m'en irai coiffé
Débuté par Josselfeo, déc. 29 2010 06:41
2 réponses à ce sujet