À son image,
Dans cet espace étrange entre songe et mirage,
Inanimé, muet, blême d’obscurité,
Il rêvait, sombre et seul, d’apercevoir l’ombrage
Concret de l’infini alors qu’en vérité
Las de l’éternité constante parvenue
À lui donner le goût d’une récréation,
L’idée d’un changement se voyait bienvenue,
Il se mit au travail, ce fut la création.
Au ciel en chapiteau sur l’horizon fibreux,
Il logea la sphère à une place en première
Mais la scène d’aspect opaque ténébreux
Lui éclaira l’esprit, il conçu la lumière.
Jonglant distraitement avec soleil et ombres,
Étonné, conscient de s’être surpassé,
Il vit le temps tourner sur l’horloge sans nombres
Et son tout premier jour était déjà passé.
Au lendemain, la terre abreuvée par les eaux
Se parait de verdure où des graines fertiles
Ensemençaient le sol, les arbres jouvenceaux
Ployaient sous de beaux fruits aux parfums volatiles.
Ainsi dans l’océan, sur terre, au firmament,
Des animaux porteurs d’une nouvelle vie
Complétaient le décor, majestueusement,
D’un artiste déçu qui n’avait plus qu’envie
De repos, la paresse opérant sa manœuvre,
Pour ce faire, il aurait besoin d’un coup de main
Sans compter un public pour admirer son œuvre,
Dans un élan d’orgueil, il engendra l’humain.
Mais quelle déception que ce double imparfait !
Un vulgaire reflet loin de lui rendre hommage.
Il regarda, honteux de ce qu’il avait fait,
Sa fidèle réplique, un être à son image.
Manon
Modifié par Manon Huot, 13 juillet 2014 - 09:27 .