NOUS VOILA TOUS DEUX
Nous voilà tous deux
Misérables coquilles perdues
Dans le bouillon furieux
D’un océan superflu.
On s’est touché, on s’est vu
On s’est loupé, par hasard
Dans Shakespeare tu as cru
Sans tragique à notre histoire.
Baignés de bovarysme
Dans l’océan des possibles
L’éternel féminin est le prisme
Où les lueurs se rendent corruptibles.
La grille des toujours, des jamais
Est la cause de nos misères ;
À mépriser le présent pour s’embrasser
On ne brasse de l’Amour que la chimère.
J’irai baiser mes peines par delà les mers
Et tu restes là ? Cœur éventré, bouche ouverte
Le visage noyé par les larmes amères
En repliant ton âme meurtrie, en pure perte ?
Egoïste, j’irai briser mes rêves
Dans les recoins pourris
De quelques bouges.
A. Panace