
Nuit et jour
#1
Posté 27 février 2011 - 01:37
Tout ce que vous cachez à la vue du vivant
Se drape de mystère et se perd dans l’espace.
Tout ralentit, tout meurt. Même le temps qui passe
S’épuise à supporter votre manteau pesant.
En nos lieux familiers, les choses sont hostiles.
Nous ne sommes chez nous plus que des étrangers
Perdus dans le fouillis des objets ménagers
Figés au cœur de l’ombre, assagis, inutiles.
Mais quel serait mon sort sans votre douce trêve ?
Les plus vives couleurs, sous un jour éternel
Risqueraient de passer en un ennui mortel,
Et le monde prierait pour qu’enfin je m’achève !
Nul de nous n’a raison, et nul de nous n’a tort.
Qui de nous deux suit l’autre ? Et que veut la nature ?
Nuit noire, ou bien clarté ? laquelle est la plus pure ?
Nous sommes enchaînés comme à la vie, la mort.
La nuit lui répondit :
L’humanité ingrate a souvent confondu
La noirceur de son âme et la paix de mon ombre,
Prétendant que le mal de ses crimes sans nombre
Prospère sous mon voile à dessein répandu…
C’est oublier le calme auquel chacun aspire
Après l’agitation d’un jour de dur labeur.
Les corps fourbus, l’esprit rompu, et la douleur
Ont besoin de repos pour bien se reconstruire.
J’emprunte, je l’avoue, à votre Majesté
Mille points tremblotants pour mes chères étoiles,
Et la lune d’argent, sur mes obscures toiles,
Ne doit qu’à votre feu sa pâlotte clarté.
Vos rayons font chanter la couleur et la forme ;
Ce que je cache aux yeux parle à l’âme et au cœur !
La vie nous réunit ainsi que frère et sœur
Pour que dans l’harmonie la création s’endorme.
Mai 2010
#2
Posté 27 février 2011 - 03:42
#3
Posté 27 février 2011 - 05:01
(Si tu avais choisi d'habiter - ou de naître ? - à Pontoise, ce sont quatre-vingt-quinze merci que je t'eusse adressés...)

Bien amicalement,
J.
#4
Posté 27 février 2011 - 05:20
Soixante-dix-huit fois merci, Jean-Luc !
(Si tu avais choisi d'habiter - ou de naître ? - à Pontoise, ce sont quatre-vingt-quinze merci que je t'eusse adressés...)![]()
Bien amicalement,
J.

ah ! je viens de voir qqch ! tu pratiques la césure épique sur le vers final :
Pour que dans l’harmonie la création s’endorme.
Warum ?
apocope sur l'e :
La vie nous réunit ainsi que frère et sœur
voulue probablement
je me permets de me montrer critique, bien que je sois discret en matière de créations poétiques en ce moment, mais s'agissant de ce vers :
Ce que je cache aux yeux parle à l’âme et au cœur !
cela me choque un peu, que cette allitération, qui est lourde à la reprise du second hémistiche, tu trouves pas ?
#5
Posté 28 février 2011 - 11:49
Alain
#6
Posté 28 février 2011 - 12:35
Pas de raison autre que la négligence !... J'admets qu'il s'agit d'une "faute". Mais je plaide la bénignité (malgré la position "stratégique" à l'hémistiche), considérant que la prononciation actuelle absorbe l'"e" muet dans la syllabe sonore "ni".
j'viens du 22, "Vlaléfliques sur orne"
ah ! je viens de voir qqch ! tu pratiques la césure épique sur le vers final :
Pour que dans l’harmonie la création s’endorme.
Warum ?
Non, parfaitement involontaire, et peut-être moins grave encore que la précédente, compte tenu de sa position (ailleurs qu'à l'hémistiche).La vie nous réunit ainsi que frère et sœur
voulue probablement
Mouais. Tu n'as pas tort, dans l'absolu. Mais ça ne me gêne pas beaucoup. Je ne relis pas toujours à haute voix ce que j'ai écrit. En quoi j'ai tort. C'est un peu comme les hiatus : ils ne me dérangent pas tant qu'ils ne présentent pas vraiment un problème de prononciation, ou une sonorité ridicule.je me permets de me montrer critique, bien que je sois discret en matière de créations poétiques en ce moment, mais s'agissant de ce vers :
Ce que je cache aux yeux parle à l’âme et au cœur !
cela me choque un peu, que cette allitération, qui est lourde à la reprise du second hémistiche, tu trouves pas ?
Merci, en tout cas, pour ces remarques pertinentes, qui ne seront pas tombées sous l'oeil d'un aveugle. Elles illustrent à merveille l'utilité qu'il y a à soumettre ses écrits à des lecteurs avisés.
J.
TB
Alain
Merci, Alain !
#7
Posté 28 février 2011 - 02:20
Merci de tes explications, à +Pas de raison autre que la négligence !... J'admets qu'il s'agit d'une "faute". Mais je plaide la bénignité (malgré la position "stratégique" à l'hémistiche), considérant que la prononciation actuelle absorbe l'"e" muet dans la syllabe sonore "ni".
Non, parfaitement involontaire, et peut-être moins grave encore que la précédente, compte tenu de sa position (ailleurs qu'à l'hémistiche).
Mouais. Tu n'as pas tort, dans l'absolu. Mais ça ne me gêne pas beaucoup. Je ne relis pas toujours à haute voix ce que j'ai écrit. En quoi j'ai tort. C'est un peu comme les hiatus : ils ne me dérangent pas tant qu'ils ne présentent pas vraiment un problème de prononciation, ou une sonorité ridicule.
Merci, en tout cas, pour ces remarques pertinentes, qui ne seront pas tombées sous l'oeil d'un aveugle. Elles illustrent à merveille l'utilité qu'il y a à soumettre ses écrits à des lecteurs avisés.
J.
Merci, Alain !
#8
Posté 28 février 2011 - 07:35
Il suffit de penser aux jours ou au nuits polaires, interminables, allant à l'encontre du rythme circadien des animaux et même des végétaux pour te donner raison.Mais quel serait mon sort sans votre douce trêve ?
Les plus vives couleurs, sous un jour éternel
Risqueraient de passer en un ennui mortel,
Et le monde prierait pour qu’enfin je m’achève !