Parfois, me promenant sur la plage déserte,
Je vole aux flots roulants une pièce de bois.
Un monde de pensées alors se lève en moi
Qui viennent animer ma pauvre découverte.
Je songe à la forêt où elle vit le jour,
Au calme pré voisin où broutait une vache,
Jusqu’au sombre matin quand, sous les coups de hache
L’arbre qui la portait se coucha pour toujours.
J’entends l’insupportable hurlement des scies,
Puis je vois, au milieu d’un monceau de scories,
Dans la douleur, surgir un volume parfait.
Longtemps elle cingla les mers, la fière étrave,
Avant que la tempête ou quelque vent mauvais
Change son cher navire en une simple épave.

Epave
Débuté par jacquolarime, févr. 28 2011 01:09
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