
La danseuse endormie
#1
Posté 01 mars 2011 - 11:57
La minuscule plage où gisaient tes haillons,
Ta jeune nudité, virevoltante et fière,
Dansait à perdre haleine, ignorant les rayons
Du soleil infernal qui mordait ta peau nue.
Sous la voûte du ciel d’un insondable bleu
Deux maigres cumulus blancs exploraient la nue
En quête d'un pays où quelquefois il pleut…
Après l’interminable danse, épuisée comme
L’enfant lassé de jeux, enfin, tu fis un somme.
La journée s’achevait. Vinrent l’ombre et le froid.
Anxieux de ne plus voir frémir ta narine,
Je crus bon de m’étendre un peu sur ta poitrine…
Et tu me souffletas ! En avais-tu le droit ?
(Un caramel à qui trouve le poème-modèle... Facile !)
#2
Posté 01 mars 2011 - 04:00
Les rimes finales sont celles du Dormeur du val d'Arthur Rimbaud :
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Malicieux et la contrainte des bouts rimés ne se sent pas. Pas comme la chute qui ne respecte rien, pas même les joues d'un malheureux.