Dans un décor très bucolique,
Un papillon d’humeur lubrique,
Avisant une jolie fleur,
Entreprit de lui faire honneur.
Pour affrioler son pistil
Il était prêt, prétendait-il,
A pomper toute la rosée
Dans la nuit fraîche déposée.
La fleur fit mine de rougir ;
Dit qu’il lui fallait réfléchir ;
Qu’on ne cède pas aux avances
D’un malappris tentant ses chances…
Le papillon en fut marri.
Son zèle s’en trouva tari.
Fort confus, il tira de l’aile,
Et laissant là la demoiselle
Il bredouilla quelque regret
De s’être montré indiscret.
S'il fallait que les papillons
Sollicitassent des pardons
Lorsque leur vient l'envie coquine
De butiner la capucine,
Maintes prairies, quand vient l'été,
Feraient entendre à satiété
Les échos de cent mille excuses !
Vous permettrez que je récuse
Et la faute, et le repentir.
J'ose affirmer, et sans rosir,
Qu'on ne saurait blâmer l'insecte
Pour sa demande trop directe.
S'il encourt un vrai châtiment
C'est pour avoir, piteusement,
Renoncé à passer à l'acte,
Et laissé la fleurette intacte !..

Le papillon lubrique
Débuté par jacquolarime, mars 03 2011 06:47
2 réponses à ce sujet
#1
Posté 03 mars 2011 - 06:47
#2
Posté 03 mars 2011 - 06:53
Comme quoi les choses ailées ne sont pas toujours des choses zélées.
#3
Posté 03 mars 2011 - 07:59
C'est bien vrai !Comme quoi les choses ailées ne sont pas toujours des choses zélées.
Il faut toujours se méfier des lépidoptères, fussent-ils lêcheurs-pompeurs !

J.