Tempête vespérale
Une houle de météores plombe la Terre ;
La ligne rouge de l’horizon s’amenuise ;
Piégés dans l’huître qui se clôt par surprise
Nous contemplons l’escarbille dans sa fuite amère…
Dans l’Ouest indigo, un front sombre s’affaire,
Au Sud, l’aquilon lisse les volumes ;
Mais le jardin, dans un silence d’enclume,
Médite la venue de l’œil dépressionnaire…
De la fenêtre s’enfui géométrisant
La ligne des toits gris des masures endormies,
Et nous parvient distillés, les senteurs enfouis
Des corolles que d’un baiser nous cueillions enfant
(Silence)
Tout bascule soudain dans un chaos délirant…
Les ramures noires torturent un espace en transe,
Les troncs grincent, la nuit siffle en dissonance,
Les frissons courent comme les risées sur l’étang.
De cet enfer sensoriel, Jupiter s’active,
Pique la nuit de son métronome d’éclairs,
Fige ma vision d’illuminations austères
Tels des souvenirs qui vous hantent et vous suivent.
(Silence)
Ensemble, de nos mains tremblantes et candides
Nous attisions le feu pour sécher nos affaires.
La flamme dansait sur nos deux corps lunaires
Et la nuit tournait dans un sablier vide…
(Silence)
Ce matin, à cinq heures, l’orage grondait lointain,
Mais il ne pleuvait plus.
Sari d'orcino

Tempête vespérale
Débuté par Sari d'orcino, juin 05 2011 10:40
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