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11 réponses à ce sujet

#1 Ariel

Ariel

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Posté 29 août 2007 - 03:42

Je voudrais dire

- à retirer un rien de ta joliesse -

... ce linge

Comme tout vient se nouer, là.
Appui, jambes, reflets et ombres ; en croix,
dans le poids mouillé du tissu, de l'Histoire.


Ensuite pourrais-tu émerger,
ventrue,
ligne d'entre la terre et l'eau,
ligne d'entre la terre et le ciel,

et,

dans toute cette marge qui te reste,
impossédée,
la ligne d'entre le ciel, et le ciel.





#2 vincent boutal

vincent boutal

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Posté 29 août 2007 - 06:48

Bonsoir Ariel,

plus je te lis, plus ta poésie me fait penser à celle d'Yves Bonnefoy, avec en plus une chaleur qui lui fait défaut.

Merci pour tes textes qui me font dire que les poètes sont toujours vivants.

#3 F?lice

F?lice

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Posté 29 août 2007 - 11:27

Je voudrais dire

- à retirer un rien de ta joliesse -

... ce linge

Comme tout vient se nouer, là.
Appui, jambes, reflets et ombres ; en croix,
dans le poids mouillé du tissu, de l'Histoire.
Ensuite pourrais-tu émerger,
ventrue,
ligne d'entre la terre et l'eau,
ligne d'entre la terre et le ciel,

et,

dans toute cette marge qui te reste,
impossédée,
la ligne d'entre le ciel, et le ciel.


Très, très intense lecture pour moi. Et un millions de questions surgissent. Un millions d'images. A cause des mots, là, comme ils sont. Il y a autant de mystère que d'inédit dans ce texte.

Jaguar.

#4 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 30 août 2007 - 05:21

Je connais l'image qui inspira ce texte et donc mon imaginaire en est quelque peu orienté. Cependant, en lisant ici le texte vierge, sans l'image, j'y croise tout autre chose.

... ce linge ; se nouer, là. ;
Appui, jambes, reflets et ombres ; en croix,
dans le poids mouillé du tissu, de l'Histoire.
la ligne d'entre le ciel, et le ciel.

On pourrait imaginer une sorte de réflexion contemplative où ' le messie ' serait femme. Le lisant ainsi je l'apprécie encore davantage. Aïe aïe aïe, insolence quand tu nous tiens (la mienne).

...

Si je puis me permettre un commentaire de commentaire - cela me semble assez pertinent -, Vincent, qu'est-ce qu'être poète ? Crois-tu vraiment qu'un bonnefoy soit plus ou moins poète qu'un butor, aragon plus qu'un ponge ou arrabal moins que ritsos, tzara plus moins que baudelaire…. etc. On pourrait ainsi multiplier les exemples stylistiques à l'infini. Autrement dit, les goûts en lecture ne permettent de décréter les poètes vivants (ou morts). Et puis, les flatteries, à quoi servent-elles, c'est complètement antipoétique. Il faut démystifier ce qu'est être poète ou alors explique-moi ce que c'est. Ceci dit, cela ne retire rien du tout à l'écriture d'Ariel, il sait ce que j'en pense.







#5 vincent boutal

vincent boutal

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Posté 30 août 2007 - 08:53

Ce n'est pas une question de gout ni de stylistique, je pense qu'aujourd'hui la poésie a besoin d'un fil conducteur, d'une émergence d'idées (et donc de forme) et c'est en ça que la poésie d'Ariel me parle. Tout n'est pas bon en poésie, loin de là, ni par le passé, ni dans le présent, ni dans l'avenir. Et si nous voulons un jour voir la poésie reprendre la place qu'elle mérite dans la communauté humaine, alors il faut savoir dire quand oui ou non nous reconaissons de la Poésie (le P maj. n'est pas là par hasard)
Ariel fait partie de ces majuscules là. Voilà tout.

Amicalement .

Vincent

#6 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 30 août 2007 - 09:49

Ce n'est pas une question de gout ni de stylistique, je pense qu'aujourd'hui la poésie a besoin d'un fil conducteur, d'une émergence d'idées (et donc de forme) et c'est en ça que la poésie d'Ariel me parle. Tout n'est pas bon en poésie, loin de là, ni par le passé, ni dans le présent, ni dans l'avenir. Et si nous voulons un jour voir la poésie reprendre la place qu'elle mérite dans la communauté humaine, alors il faut savoir dire quand oui ou non nous reconaissons de la Poésie (le P maj. n'est pas là par hasard)
Ariel fait partie de ces majuscules là. Voilà tout.

Amicalement .

Vincent


Je ne conteste nullement que la poésie d’Ariel te parle. Sans aucune arrière-pensée arrogante ni envers l’écriture d’Ariel – écriture que j’aime et il le sait – ni envers tes préférences poétiques ou ton besoin de l’exprimer, je pense que la poésie (avec ou sans majuscule) n’a surtout pas besoin d’un fil conducteur, sauf à vouloir en faire une poésie d’élite ou de fonctionnaire. La poésie prend au sein de la cité une place de plus en plus grande, elle n’a jamais été autant présente que de nos jours, elle occupe tous les espaces, de l’intime à l’universel, du simple forum aux congrès mondiaux etc. Des idées et des formes nouvelles émergent de partout et il me semble bien inopportun de vouloir prôner une place spéciale pour la poésie. La poésie est dans la rue comme elle est dans la poche du prince. Et, si je puis me permettre un peu de logique - simplement logique et sans aucune forme de réduction - tu compares l’écriture d’Ariel à celle de Bonnefoy – ce que je fis aussi au début de mes lectures de ses textes – cela veut quand même dire que la forme n’est pas si nouvelle que cela. Cordialement.

Salut cher Ariel.





#7 Ariel

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Posté 30 août 2007 - 10:20

Je ne le prends pas comme une flatterie parce que je connais un peu Vincent et l'expression de ses textes et de ses commentaires, ailleurs. C'est de l'écriture exodermique, au sens embryologique du terme.

Mais c'est vrai qu'il y a quelque chose de violent dans la référence à Bonnefoy, et que, presque pour me protéger, j'ai tout de suite pensé aux différences, que je garde pour moi, d'autant que c'est assez déséquilibré.

Un des intérêts de l'image commentée, c'est la prise sur une forme du réel qui rend l'expression beaucoup plus simple. Et quand tout est simple, du sujet, au regard, à la réflection (avec un "ct"), on peut essayer de le retrouver dans le mot dit, ou l'absence de ce qu'on aurait tendance naturellement, "romantiquement", à y mettre.

Oui, certainement, il y a une référence au Christ, mais essentiellement via l'aspect du tissu, de cette forme de pudeur à laquelle j'ai toujours été attentif dans les représentations de la crucifixion (avec un x).
Mais l'autre sujet de l'image, c'est le cadrage sur le ciel.

Ce ciel n'a ni la proximité rassurante d'une couverture de nuages, ni la profondeur d'une nuit de la Saint-Laurent. Il est immatériel, vierge, et hors d'atteinte. A quelques bavardages près.

Je ne mets pas la référence de la photographie, parce que je respecte, mais vraiment beaucoup,
le million (s, excusez du peu ...) de Félice. Quand on me dit qu'on voit ce que j'écris, ce leurre du leurre de la réalité sur lequel on a souvent buté avec Chantal, ça me va très bien au teint.


Merci à vous trois.

#8 Artemisia

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Posté 30 août 2007 - 11:16

Quand je cherche un mot pour qualifier ce texte, le premier qui me vient: ouranien.

Une mythologie inconnue et cependant universelle.
Oui on peut penser au christ, mais aussi pourquoi pas à la naissance de Vénus.

On part de l'eau et on arrive au ciel magnifique, vide, et donc rempli de tous les possibles.
Le mot "ventrue" évoque cette fécondité du monde. Toute une vie non née, en devenir.

L'infini est là dans la ligne d'entre la terre et l'eau, l'eau et le ciel et puis le ciel et le ciel.

C'est juste des impression,
Le commentaire d'une ignorante en poésie contemporaine.

Artemisia

#9 hirondelle

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Posté 30 août 2007 - 11:52

Je voudrais dire

- à retirer un rien de ta joliesse -

... ce linge

Comme tout vient se nouer, là.
Appui, jambes, reflets et ombres ; en croix,
dans le poids mouillé du tissu, de l'Histoire.
Ensuite pourrais-tu émerger,
ventrue,
ligne d'entre la terre et l'eau,
ligne d'entre la terre et le ciel,

et,

dans toute cette marge qui te reste,
impossédée,
la ligne d'entre le ciel, et le ciel.

Joli texte...Merci de ta lécture...
Amitiés,H.

#10 Ariel

Ariel

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Posté 30 août 2007 - 05:19

Quand je cherche un mot pour qualifier ce texte, le premier qui me vient: ouranien.


Toute ressemblance avec un personnage .....

Ouranien .... bigre
(grat grat grat)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:The_Mut...s_by_Saturn.jpg

Ciel !!!!!!
- quelqu'un a-t-il l'heure ???


( 1000 excuses pour ce contrepied, et quand même grands mercis)


#11 Lé Clone

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Posté 30 août 2007 - 06:04

[... ] ce leurre du leurre de la réalité sur lequel on a souvent buté avec Chantal [...]

Merci à vous trois.


Ah bon ! je découvre ceci.
Tu sais très bien que ce n’est pas sur le leurre poétique que nous nous sommes parfois opposés, mais si cela te fait plaisir de le dire ainsi, hein... C'est encore un leurre ? Tu peux toujours répondre à mes courriers privés et nous en discuterons encore, cher Ariel.


#12 Artemisia

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Posté 30 août 2007 - 06:37

Ciel !!!!!!
- quelqu'un a-t-il l'heure ???




Oui: " Ciel !!!!!" , c'est le cas de le dire.


Bon, j'arrête.

Artemisia