Hier est le fruit d'aujourd'hui. Explorateur de la jungle de l'inconscient du langage. Si le langage était comme toi et moi, ce que je ne vois pas avec tous ces mots, tous ces mots ratés, les dessins que tu aurais griffonné, écrit, laissé sur le sol, piétiné. Qu'est ce qu'ils occultent ? Qu'est ce qu'ils sont dans cette pure expression de désordre où pourtant l'on garde l'assurance d'aller quelque part ? Où les placer dans une organisation de l'anarchie ? Peut-être ne pas en faire des pierres tombales ou des insectes dans un cahier d'entomologiste.
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Allons-nous épeler tous les sens que peuvent prendre les mots ? Non toute l'essence mais toute l'histoire, donner genre, faire apparaître sans témoigner et si apparaître c'est comme si je n'inventais rien, comment simplement exister ? J'existe comme à la clarté de l'idiotie qui tourne le dos dans une position d'où l'on perçoit que tout s'entend, que tout discute envers, de et dans l'origine comme autour de ces morceaux de bois qui tenaient Venise et le cadre de tes tableaux. Réaliser est parfois aussi beau que de ne pas exister, la violence est la même.
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Si nous nous en avons assez de ce qui se répète et à ce moment précis dépasser le temps qu'il nous reste, nous irons forcément plus loin : ainsi sont les banalités, ainsi va l'humour, ainsi vont presque toutes les démarches articulées, ainsi va la peinture, le plus intéressant de tous les arts.
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La bizarrerie de la fougue que tu possèdes, ta naïveté essentielle (foi, dans le sens où elle permet de porter à croire et en premier à la peinture) est excentrique pour le regard des imbéciles. L'Amérique a bien temporisé sa guerre civile, ses modèles traînent en conséquence qu'elle veut du Roi des races et de ses choix. New-York aveugle et fanatique, belle comme Rome dut l'être, avec sa diversité hallucinogène, sa criminalité et sa propension à se régénérer dans la crasse, à vivre, à maudire, à prédire comme une foule de cafards. Les Etats-Unis auraient été prêts à la révolte si New York fut sa capitale à cette époque. Le parlement aurait surement flambé.
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Jamais lut Mark Twain, mais cette couronne je la vois tous les jours, nous la voyons tous les jours et tu danses trop bien pour te tromper, ta main danse sur une musique dont nous avons l'instinct mais pas le rythme, pour le rythme tu as été shaman, tu as été nommé médecin des âmes et maître de leurs couleurs comme tu t'es échappé de ce qu'on voulait faire de la tienne, un simple artiste noir. Tes racines sont dans le ciel, ton identité tu te l'es forgé en provoquant les formes à s'animer, à rendre le quotidien des anges tolérables et compréhensible sur cette terre. Il y a bien de l'Haïtien céleste dans ton sang, une griserie flamboyante du moment présent, un trait pulsionnel de jouissance de sacré, d'appropriation de l'espace pour en faire un lieu de rite, d'empreintes sauvages.
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Same old shit. Toujours la même misère. Toujours le drame de l'homme de picasso. Toujours la même peinture détaché des moeurs, non-conformiste, pour les prendre à la source de leur délire même. On ne regarde jamais un tableau, on tombe à la renverse amoureux de son ambition. Il y a des peintres qui jouent sur la part de l'oubli, tu as fait de l'oubli même un sujet. Apparence de l'approximation, de l'erreur, de bouts de ficelles. Identité en souffrance, d'assemblages, de fratrie avec la ville et sa décomposition, véritable entente poétique avec ce qui grouille.

Réponse minable à Jean-michel Basquiat
Débuté par LeGénéralHamilton, juin 24 2011 04:59
8 réponses à ce sujet
#2
Posté 24 juin 2011 - 05:08
Ça t'arrive souvent de causer à des morts ?
Le gars Basquiat... Ben! Il n'est plus là pour te répondre
Le gars Basquiat... Ben! Il n'est plus là pour te répondre
#3
Posté 24 juin 2011 - 06:22
Ça t'arrive souvent de causer à des morts ?
Le gars Basquiat... Ben! Il n'est plus là pour te répondre
tu reponds pour lui Victor
car, le gars Basquiat existera toujours en nous tous.
Merci pour lui General !
bibi 2011
#4
Posté 25 juin 2011 - 07:11
Basquiat peut répondre mais il ne peut plus manger de hot-dog.
#5
Posté 29 juin 2011 - 07:24
#6
Posté 11 juillet 2011 - 07:31
En touc cas, "La fête du sang" est une sévère déception, en dépit de sa couverture illustrée assez merveilleusement par Roland Topor.
La lecture était un peu terne, d'emblée. C'est ce style d'épouvante américain qui a si bien réussi, en son temps, à Stephen King et qui pemet au lecteur d'être garanti qu'il aura des frissons. Mais tout est si schématique ! Evidemment, la thématique sexuelle est en relation directe avec le basculement dans l'horreur. Mais ce n'est pas le plus problématique.
Ce qui est clair, c'est que la traduction a été sabordée, particulièrement vers la fin. L'éditeur appelait-il le traducteur tous les jours pour le presser ? Le sentiment qu'il manque des morceaux complets de texte s'accentue douloureusement à la fin et les dernières pages donnent nettement l'impression que le livre a été tronqué.
Il en résulte à la fois chaos et déception. Le chaos n'est que confusion de séquences mal calibrées, mal agencées, mal proportionnées. Si la confusion avait été pleinement assumée, on n'aurait pris que la scène finale où le père tue tout le monde (c'est une soirée d'Halloween, il y a beaucoup d'invités). Mais le traducteur a cru qu'il avait du temps et de l'espace devant lui. Il ne s'est rendu compte qu'à la fin qu'il ne lui restait que quelques pages pour boucler peut-être l'équivalent de 45 000 signes en américain des années 1980 §
Reste la couverture, une réussite qui donne à s'interroger : Roland Topor avait-il eu accès au texte américain ?
La lecture était un peu terne, d'emblée. C'est ce style d'épouvante américain qui a si bien réussi, en son temps, à Stephen King et qui pemet au lecteur d'être garanti qu'il aura des frissons. Mais tout est si schématique ! Evidemment, la thématique sexuelle est en relation directe avec le basculement dans l'horreur. Mais ce n'est pas le plus problématique.
Ce qui est clair, c'est que la traduction a été sabordée, particulièrement vers la fin. L'éditeur appelait-il le traducteur tous les jours pour le presser ? Le sentiment qu'il manque des morceaux complets de texte s'accentue douloureusement à la fin et les dernières pages donnent nettement l'impression que le livre a été tronqué.
Il en résulte à la fois chaos et déception. Le chaos n'est que confusion de séquences mal calibrées, mal agencées, mal proportionnées. Si la confusion avait été pleinement assumée, on n'aurait pris que la scène finale où le père tue tout le monde (c'est une soirée d'Halloween, il y a beaucoup d'invités). Mais le traducteur a cru qu'il avait du temps et de l'espace devant lui. Il ne s'est rendu compte qu'à la fin qu'il ne lui restait que quelques pages pour boucler peut-être l'équivalent de 45 000 signes en américain des années 1980 §
Reste la couverture, une réussite qui donne à s'interroger : Roland Topor avait-il eu accès au texte américain ?
#7
Posté 11 juillet 2011 - 05:53
un immense poète, pas seulement un immense peintre, yes
et tu lui ressembles mon gégé, c'est vrai
ça m'étonne pas cet hommage
thanx
jg
et tu lui ressembles mon gégé, c'est vrai
ça m'étonne pas cet hommage
thanx
jg
#8
Posté 04 septembre 2011 - 03:38
non, minable ?