
Journal de M. Profmann
Débuté par J.G. Mads, juil. 02 2011 12:33
10 réponses à ce sujet
#1
Posté 02 juillet 2011 - 12:33
Avec mes anciens professeurs pour sinistres collègues, pardon si je tousse, depuis trois lustres, d'un siècle l'autre que j'alphabétise, disons que j'essaie d'alphabétiser la région, les petits nouveaux agités poussins qui arrivent par-dessur le marché sont les mômes asthmatiques de mes plus poussiéreux élèves... Quel goulag ! Je suis allergique, j'ai toujours été très allergique à l'école. Les collèges et les lycées sont des pénitenciers à chier par le nez, pour moi, de vrais bagnes pénibles pour enfants assis muets sournois arriérés. Mais j'imagine qu'il existe d'autres soldats pacifistes dans mon genre, d'autres bouchers végétariens, d'autres prêtres athées dans le monde ? Je suis un professeur ascolaire. Une jeune femme de ménage aux commandes d'un bulldozer débridé : je nettoie tout avec zèle. Je vais tout nettoyer à fond de A à Z. Et les sourds, un bon conseil, feraient mieux de se boucher les oreilles, ça va saigner.
« Comment mes codétenues de Première littéraire peuvent-elles lire la correspondance de Rimbaud sans broncher ?... Et Jean Genet, c'est tout l'effet que ça leur fait ? »
J'ai pris la clé des champs à mon cou avant la fin du deuxième trimestre. Je ne voulais sûrement pas devenir professeur à ce moment-là, je ne voulais pas devenir, rien devenir du tout. Je lisais et relisais Cioran. Je ne pensais pas survivre à mon adolescence. Je ne me voyais pas travailler comme tout le monde, échanger mon temps de vie terrestre contre de l'argent, obtenir le permis de conduire, acheter une voiture, une femme, puis une maison, faire des gosses atroces, commander et obéir jusqu'à la retraite... Comment les autres pouvaient-ils donc accepter de payer pour vivre ? Ma cavale a duré une poignée d'années, plus ou moins heureuse parenthèse hors des murs de l'école, plus ou moins en marge de la société. J'ai fait l'hélicoptère... À la suite de quoi, bof je ne vous explique pas comment encore j'ai été repris, comment j'ai retrouvé ma grande cellule crasseuse de condamné à perpétuité, la salle de classe c'est-à-dire, où ma très bonne conduite m'a conduit... tout droit directement de l'autre côté de la barrière. Professeur, je le répète, c'est un peu prisonnier-en-chef sur les bords.
- zarha aime ceci
#2
Posté 02 juillet 2011 - 03:50
On a la prison qu'on veut bien se construire.
C'est parce tu as avalé la clef que tu as tendance à conchier parfois les autres.
Si tu es de ceux qui regardent par la fenêtre, il n'y a là rien de désesperant.
C'est parce tu as avalé la clef que tu as tendance à conchier parfois les autres.
Si tu es de ceux qui regardent par la fenêtre, il n'y a là rien de désesperant.
#3
Posté 02 juillet 2011 - 06:19
J'aime bien le coup du "prisonnier-en-chef". Par contre, je m'inquiète. N'abuse pas de Cioran.
#4
Posté 02 juillet 2011 - 06:24
un pas d'un mètre.
#5
Posté 02 juillet 2011 - 09:06
uai je m'échauffe comme quoi
merciz
merciz
#6
Posté 02 juillet 2011 - 10:39
un peu mieux, 7 sur 20
#7
Posté 03 juillet 2011 - 08:12
serio, j'ai un peu de mal à comprendre comment on pourrait abuser de cioran !
#8
Posté 03 juillet 2011 - 08:18
Cioran sa biographie ne plaide pas en sa faveur puis il a dit aussi pas mal de conneries
#9
Posté 03 juillet 2011 - 08:22
Il est vrai qu'appendre à vivre peut être confondu parfois à "apprendre à mourir"
l'acceptation est ce qui différencie la bête de l'homme.
Homme avec un grand H, comme dans Humilité....
Compatissant Philippe
l'acceptation est ce qui différencie la bête de l'homme.
Homme avec un grand H, comme dans Humilité....
Compatissant Philippe
#10
Posté 05 juillet 2011 - 07:37
serio, j'ai un peu de mal à comprendre comment on pourrait abuser de cioran !
En le lisant ailleurs que dans "7 Ã Paris".
Mais c'est vrai que ce magazine n'existe plus depuis 1990.
#11
Posté 05 juillet 2011 - 05:33
vous êtes tous des trous de balle