Nuit
Et mes rêves de vide me libèrent un instant
D’un carcan d’os
De chair
De sang.
Sursaut après le saut
Silence évidé de son noyau de paix
Atomisation des mots la pensée
Alors les yeux fermés
Expérimente la mémoire du big-bang.
On est bien loin de la mort
L’avérée
C’est une variation
Une symphonie de cris
Restés enfermés
Dedans,
Cette mémoire des étoiles
Happée dans l’obscurité
De trous noirs comme la gueule large
D’un géant famélique.
On dit pour s’alimenter en espoir:
- Chaque matin revient l’aurore
Et sa clarté
Avec son baume anesthésique
C’est omettre l’égarement de l’œil
Et l’accident qui rend aveugle
Le temps…
Celui de se remettre
Et l’acide des ans qui tend à nous démettre
D’ici, où les pieds et le reste puisent sève, prodiguent…
C’est oublier la bouche qui ne sait dire l’éclipse
Ce face à face avec ce néant -
Miroir
Dans lequel on se voit et le jour disparaître
Ce masque
Derrière lequel l’air aussi
Est en prière.
C’est toujours bien sur
Quand les jours sans murs se bâtissent
Ouverts aux heureux possibles
Que cette mémoire
(Et ces yeux félidés)
Nous regarde passer
Scelle notre foi en un destin de proie.
Jour à présent,
Ou comment s’affranchir du pouvoir des trous noirs.
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