il y a une barrière en moi
il y a une frontière avec des sentinelles de partout
armées jusqu'aux dents
d'ombres solides et d'odeurs souterraines
il y a des oui et des je t'aime étouffés
des cris épidermiques silencieux lancés
de nuit et de jour, d'hiver et d'été
que le froid enserre que la chaleur abat
il y a ces vagues de rêves régulières
chacune tentant d'imiter par son chant
la combustion des phénix de légende
chacune chassant l'autre
et venant mourir sur le rivage
d'une plage nue, inconnue des hommes
il y a les poignées de main solaires du dimanche matin
et les éclairs verts venus des autres soirs
qui pourrissent en fumée sous le toit
de la plus immense des cités mentales
celle dont les rues regorgent
de passages perdus et de vitres ouvragées
derrière lesquelles s'ébauchent des visages de fantôme
des chats aux yeux de sorcier
des silhouettes longilignes comme
de fragiles pantins montés en fil de fer
ils dansent des danses à la grâce tordue
pour me contenter
pour oublier
le parfum des citrons marins
la vision des sentiments monstrueux
l'état stationnaire limite du bonheur
impossible à atteindre
je regarde mes mains
leurs paumes ouvertes
le train passe encore
je regarde mon visage
mes yeux
je ne les avais jamais vus plonger
de cette manière de prison
à l'esprit ne me vient plus aucun chant
la solitude parfois dépasse la raison
et la parole dit alors son impuissance
quelques larmes coulant en silence

poeme
Débuté par Vivien, août 07 2011 01:25
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