Calme et charme sans arme
C’était un matin d’été chargé de brouillards ;
Temps passé à délirer tel un vrai soûlard.
Un matin sans précédent où le rêve d’être
Héros bouillonnait, bouleversant tout mon être ;
Jour où le lauréat de l’école de vengeance
Devait aller sur le terrain sans réticence ;
Jour décisif où quelqu’un devait être cuit ;
Jour où un faux chemin allait être détruit.
Rugissant, m’écriant, je faisais des va-et-vient ;
Tantôt des pompages, tantôt des coups de poings ;
Tantôt défiant les lions comme tout imprudent ;
Tantôt tirant dans l’air tout en grinçant des dents.
Les préparatifs achevés, je pris mon sabre*
Et ma fronde pour me ruer ensuite au macabre.
Soudain, une idée de faire adieux aux parents
Survint à l’esprit agité mais transparent :
« Oh ! Qu’est ce qui te prend notre cher dérivé ? »
Me demandèrent-ils d’un ton si énervé.
« Je dois venger vos frères et sœurs ! ce jeudi,
Et je me sens si hardi pour l’acte. » ai-je dit.
D’une voix de tendresse mêlée à la peur ;
Ma mère cria, puis souligna de tout son cœur :
« Quelque vaillant, puissant ou brave que tu sois
Tu ne pourras point les ressusciter. Reçois
Et grave ces mots dans ton esprit, fais-en loi
Qui guide ta morale, qu’ils soient de ta foi.
Je sentis la main de mon père posée sur
Mon épaule et ouïs*sa voix vibrante et pure :
« Mon cher fils, la vengeance appartient à Dieu,
Ne salis pas ta main par ces combats odieux. »
Choqué, j’ai laissé tomber le sabre et la fronde*
Par terre, me plongeant dans une nuit profonde
Où la conscience me montrait ma cruauté
Et la non-violence prouvait sa primauté.
A travers mes larmes, je regardais mon père
Faire le feu. Loin, je vis revenir ma mère
Qui était partie appeler tous les voisins
Afin de mettre fin à ce jeu enfantin.
Dans un silence de mort, autour du foyer*,
On suivait mot à mot le discours émaillé*
Des mots d’amour et de pardon que notre sage
Prononçait et transmettait en divin message.
A terme, le public gai embrasa mes armes
Et depuis, j’ai retrouvé mon calme et mon charme.
Niyonizigiye Célestin

poème
Débuté par Célestin Niyonizigiye, août 16 2011 03:26
2 réponses à ce sujet
#1
Posté 16 août 2011 - 03:26
#2
Posté 16 août 2011 - 11:32
Belle épopée, bien raconté, agrémenté de discours:
« Je dois venger vos frères et sœurs ! ce jeudi,
Et je me sens si hardi pour l’acte. » ai-je dit.
Belle rimes riches encore une fois.
« Je dois venger vos frères et sœurs ! ce jeudi,
Et je me sens si hardi pour l’acte. » ai-je dit.
Belle rimes riches encore une fois.
#3
Posté 18 août 2011 - 11:49
[quote name='Dyonisos' timestamp='1313533962' post='212416']
Belle épopée, bien raconté, agrémenté de discours:
« Je dois venger vos frères et sœurs ! ce jeudi,
Et je me sens si hardi pour l’acte. » ai-je dit.
Belle rimes riches encore une fois.
Belle épopée, bien raconté, agrémenté de discours:
« Je dois venger vos frères et sœurs ! ce jeudi,
Et je me sens si hardi pour l’acte. » ai-je dit.
Belle rimes riches encore une fois.