En observant ma boss au travail je me suis fait cette réflexion : la jeune génération ne trie plus l'information par le critère de qualité, d'adéquation, mais par le seul critère de rapidité. Et j'ai pensé que la poésie d'aujourd'hui, celle qui marche, aussi bien que celle qui poursuis le Beau, s'écrivait un peu ainsi, entre clichés automatiques et vers courts. Le seul enivrement de la vitesse. En regard de l'ivresse du vin et de la poésie classique, c'est une ivresse précoce, un peu comme un sprint. C'est un effort plus proche du sport que de la méditation. On n'a jamais distribué autant de médailles, on aura beau lire les poèmes de Prévert d'un air complice. Si l'armée est dépassée (par d'autres armées, des armées étrangères), les médailles du meilleur consommateur et de l'entreprise la plus innovantes se propagent comme une épidémie de peste sur le dos scrofuleux de notre république. Sans or, pas de luxe. Mais un luxe de consommateur... c'est un luxe au visage avachi, traîné dans la boue.
Cet or profane, les grecs nous en prévenaient déjà , avec la lucidité propre à leur civilisation, en nous contant l'histoire de Midas. Il faudrait que nos puissants la réécoutent un jour.

l'or du temps
Débuté par Vivien, août 29 2011 08:06
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