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Le Langage Des Maux


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#1 badia

badia

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Posté 03 septembre 2007 - 03:37

Il est plus que vrai que j'ai particulièrement tendance à me sentir fragile, un peu presque à l'image de l'abeille des jardins secrets...créature sensible que les mauvaises fleurs ont damné néanmoins de par leur suavité et ont traqué ça et là, jusqu'à l'emprisonner dans les ténèbres de l'isolement où règnent les horreurs du désespoir.
Déprimé donc, comme une quelconque tigelle fanée et esseulée, et surtout usée par le fardeau de l'indolence… fragile surtout, et passif et apparemment épuisé par ma propre soif, je suis de ces ombres sans origine noyées au fond d'un puit sombre, brûlant cependant tel n'importe quel volcan dans son île !
Tels sont aujourd'hui ma souffrance et l'étatique de mon essence, et j'avoues que tous deux m'oppriment malencontreusement et m'obligent à rester sur mes gardes, par peur qu'un genre de perversité n'emmène mon esprit à une hystérie sévère, et donc à réagir par la suite, au nom de l'injustice !
Toujours et souvent affaibli de toute part dans cette bataille que je mène au plus profond de moi, reste encore que le plus désolant pour mon âme propre est le fait même de se voir dépossédée de son âme propre.
Ce que je sais cependant, c'est qu'un jour de ses millions d'ailes, mon cœur bâtira – sans doute- une romance pathétique, et j'espère alors que ce fait rendra ma vie plus amplement équilibrée, mais pas par tant d'émois intimes et autres sentiments encore de circonstances, qui animent par ailleurs la fraîche flamme diurne de mes perceptions ! De ces interminables perceptions vis-à-vis de maintes situations plus au moins définies.
Mes sentiments compressés dans la saynète de presque tous les jours, sont tels ces vieux morceaux de bois fragmentés en petites allumettes, et que l'ardent feu du doute dévore avidement avec ces crocs diaboliques!
Ce que je suis, c'est que je suis ensevelis dans le néant palpable…enterré mon corps sous l'ombre de son non sens, il demeure malgré moi sans défense ! J'abdique quotidiennement et délaisse peu à peu le joyau de mes prouesses, car l'horrible laideur de la monotonie à dorés déjà envahie maintes parcelles de mon espace intime, et assiège en despote sur les rares sentinelles restantes, qui inspirent en moi, le retour possible vers quelques libertés internes.
Mon état d'esprit est altéré, et est suspendu aux tripes d'une déprime insipide, qui évolue continuellement sans cesse vers l'emphase et l'exagération et vers une phase abominable faite de peur absolue, sous toutes ses formes, et peu malheureusement connue pour être désignée par un quelconque théorème sélénique!
Mon état pourrait cependant faire l'objet d'un diagnostique précis, assez explicite pour annoncer les lisières analytiques des indices primordiaux à mon élévation sentimentale ! Et suite à cela, il pourrait être assez facilement décrit ou même comparé à ce même rameau isolé dans son amour dramatique, et qui souffre la peine devant son impitoyable destin, en dégageant soigneusement - de façon pittoresque- une exhalaison douloureuse, éparpillée partout en bribes, avec l'impression d' imager à la fin les traits vétustes de son amertume quotidienne !
Tout comme la souffrance du dite rameau, ma déprime est celle d'un homme simple, avec une vie primitive, ne cessant de se protéger des sentences sociaux, portées sans scrupule à son égard, lui exigeant parfois de ne jamais détenir la dextérité fatale ou le contrôle de son art impulsif, relatif quant à lui sous ses apparences différentes à une conscience dite sybaritique, selon l'expression du sens expressif.
Mes intuitions de petit homme sont ainsi, elles semblent telle une lourde fumée noire, un genre paré de rareté et de mystères que je peux facilement décrire comme étant mêlée à un brouillard paré de lui-même, mais dépouillé cependant d'une conscience chétive, et qui est présentement mêlé à un désert de nuées sans fin, volant apparemment de façon momentanée avec ses deux ailes brisées dans l'éther sans bout. Un désert ténébreux de par son immensité, et qui est peut être dominé par un climat écrasant, lourd comme une montagne.
Ce que je sais encore, c'est que je suis loin de moi même, très loin de la suave liberté de mes rêves d'enfant, loin probablement aujourd'hui, bien loin encore de l'autel des envies qui me faisaient aimer la vie, tout en gardant l'utile espoir de ne guère perdre le juste sens des réalités tangibles.
Il est vrai encore que je me souviens assez bien de jadis, de ce passé lointain, époque effacée par les aiguilles du temps passés, période innocente où je fus fidèle aux maintes balades qui étaient destinées à m'initier au pédantisme dans son bon sens, mais aussi, à la paix, sans compter encore à la fraternisation entre mes délires et mes autres théories sur survie émotionnelles.
Mon angoisse d'anachorète est une ivresse totale mais simple à la fois, angoisse, qui ne varie point d'un instant à l'autre, et ne guère la qualifier d'unique n'est pas vraiment la vanter, mais ce n'est pas non plus négliger son incroyable agnosie, or cette dernière pourrait bien selon l'échelle de mes progrès spirituels me permettre de comprendre assez rapidement les faiblesses d'autrui, et incontestablement aussi ses sentiments à elle.
Elle, la fée que j'ai tant aimé malgré ma mort artificielle, l'exquise reine aux cheveux argentés…elle, avec ses yeux glauques nageant de rêve en rêve…elle, la senteur florale et printanière qui demeure en toute circonstance l'âme de mon âme, l'émoi fielleux que j'ai délaissé en dépit de mes convictions de jeune cinoque !
Je suis certainement semblable aux plumes d'une fumée saccadée, qui s'égarent toujours plus, toujours loin d'elle, très loin de l'âtre de latitudes célestes! Je souffre comme la rayons invisibles des feux hypnotisées pas la fraîcheur des brises crépusculaires, mais j'évoques cependant de mémoire, la joie du passé qui fut mienne…la joie de cette épopée, à présent simple souvenir.
Oui, je sais bien que me souviens de moi, juste de moi, entre ses bras berçant mon visage comme un bouquet de fleurs sauvages.
Je me souviens aussi de ce temps à qui j'ai consacré toute mon énergie, afin de trouver une explication miraculeuse et insensée, décrivant la nature de mes sentiments fantasques, aussi je me mémorise également chaque instant et chaque minute où j'essayais vainement de m'octroyer mon côté obscure, et tous ces envahisseurs contre qui je luttais en brave homme.
Tout ceci est aujourd'hui bien loin, malgré la nonchalance et l'amertume temporelle, qui continuent à dévorer l'âme si fragile du pauvre mesquin que je représente, mais à la différence d'hier, aujourd'hui je défends plus amplement mon état d'esprit, et je compte bien le défendre aussi longtemps que la terre naîtra des cieux.