Macarbre
Mon âge se compte en siècle, je suis le plus vieux de tous.
Il m'en aura fallu traverser des tempêtes pour que je pousse...
J'ai des milliers de choses à vous raconter
Mais personne n'est disposé à les écouter...
Des amants se sont aimés à l'ombre de ma chevelure,
Des armées m'ont infligé d'innombrables blessures...
Et tous ces gamins qui m'ont escaladé comme on passe un mur,
Et ces petits cons qui ont gravé des mots d'amour sur mon armure.
Et ces hivers qui ne s'achevaient,
Et ces étés où il ne pleuvaient.
Et ces rongeurs et volatils que j'ai accueillis,
Et mes fruits fameux que tout le monde a cueillis...
Vous voyez, je vous parle et vous ne m'écoutez pas.
J'entends le bruit d'un moteur qui annonce mon trépas...
En fin de compte, qui se soucie de ma fin funeste et macabre?
Car après tout, à vos yeux, je ne suis qu'un arbre...
Tavulartiste
Juillet 2010