Il allait vers la cinquantaine,
Mais paraissait la soixantaine ;
Le cheveu terne
Et le teint fade,
C’était vraiment la débandade _
Même popaul était en berne !
Sa femme, pas beaucoup plus jeunette,
Mais d’une rugueuse santé d’athlète,
Se désolait de son état,
Et de la fin de leurs ébats.
« Regarde », dit-elle, « le père Martin,
Qui court encore comme un lapin,
Du haut de ses quatre-vingt berges !
Il n’y a qu’en lui coupant la verge
Qu’il ne s’en servirait plus !
Et vois donc le père Boudu,
Qui va danser tous les soirs,
Et balade ses mains dans le noir…
Il a des lendemains qui chantent
Et la biroute triomphante !
Crois-moi », ajouta-elle, agacée,
« les choses ne peuvent plus durer,
Et si toujours tu m’éconduis,
Jour après jour, nuit après nuit,
Que faudra-t-il que je fasse ?
Comprends-tu que je me lasse ? »
De sortie en soirée, et d’homme en amant,
Elle sortit donc passer le temps,
Trouvant plaisir et réconfort
Dans l’épanouissement du corps.
L’histoire ne dit pas si elle partit
Avec un actif du zizi,
Mais elle trompa allègrement
Son mari par trop fainéant.
On peut tirer une morale
De cette histoire somme toute banale :
Il n’est de couple soudé
Sans le plaisir partagé.
Aussi méfiez-vous, messieurs,
De ce que cachent les yeux
Des femmes par trop insatisfaites :
Elles en feront à leur tête
Pour aller chercher le plaisir
Qui saura les réjouir.
Avril 2012