Sous l’auvent de chez nous, elle bâtit son nid,
Virevoltante et gaie, un peu effarouchée,
Tissant brindille et fil, sa patience infinie.
Au fond de ce creuset elle pondit un jour
Un petit œuf ovale, coloré et fragile.
Elle veilla sur lui longtemps, avec amour,
Jusqu’à ce qu’il en sorte un oisillon gracile.
Il perça tout d’abord, d’un bec démesuré,
L’écrin nourricier qui protégeait sa vie,
Apparaissant soudain, frêle et mal assuré,
Mais magnifique aux yeux de sa mère ravie.
Nu, jeune et désarmé, ne pesant pas bien lourd,
Chétif et impuissant, le petit volatile
Attendait de l’oiselle nourriture, secours,
Soins et protection devant ce monde hostile.
Elle s’en occupa, patiente et dévouée,
Répondant à chacun de ses pleurs, de ses cris.
Il prit un fin duvet, léger, ébouriffé ;
Ses cris se muèrent en joli gazouillis.
Il perdit peu à peu son duvet de velours,
Grandissant par à-coups ou changements subtils ;
L’oiselle le couvait toujours avec amour,
Surveillant ses progrès, ses gestes malhabiles.
Puis vint le jour enfin où il en eut assez
De son petit cocon caché dans le taillis ;
Déployant ses ailes après s’être ébroué,
Quittant son enfance, hors du buisson jaillit.
Le battement des ailes, saccadé et trop court,
S’avéra au début incertain, difficile ;
Il prit de l’assurance le long de son parcours,
Et sut enfin voler avec panache et style !
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(à suivre)
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Il s'agit de la première moitié d'un poème écrit pour les 18 ans de mon fils Samuel.
La seconde moitié est sur ce site sous le titre de L'oisillon (2).