LA VALSE DE NOS PAS
Une lueur palissandre
Sur les palpitations de mes monts clos,
Les épices d’un vent inhabité
Aux couchants de siestes brûlantes,
Les ailes du rêve
Assoiffées de vagues mouvantes
Et l’éclat des larmes
Qui, aux confins du ciel,
Vient se fondre…
J’ai pris un bain de vent
Dans la cage des averses
Où se confondent les pollens des regards.
L’été ensable des boucliers de lumière
Aux seuils des matins
En deuil du printemps.
Fais-moi l’hiver
Et ses aubes vierges
Lorsque l’espace se vide de l’être
Dans la mémoire nocturne de la pluie.
Au pays de la nuit
Je suis vêtue de khôl,
S’envole un parfum de blé
Et d’herbes chagrinées.
Je tisserai des liens
Dans les flaques de joies,
Calmerai les vents qui secouent les cœurs
Et,
Marchant jusqu’à demain
Dans un ciel sans défense,
Je rapiécerai les sourires
D’un monde inassouvi.
Une dentelle de fougères
Sous des chemins de lune,
Les oiseaux acclament
Une colline couverte d’armoise.
Je feuillette les lèvres
Des saisons qui ne sont plus.
La valse de nos pas
Sur le dos des dunes
Tourmente la brume
Dans le flot du temps…
