Face aux sinistres uniformes
Et aux fusils noirs et chargés,
Les condamnés tétanisés
Sont rassemblés sous quelques ormes.
Ô lieutenant qui les informes,
Dans tes petits yeux enragés,
N’as-tu pas des pleurs déguisés
Pour ces martyrs dits non-conformes ?
Non ! Déjà se dresse ton bras,
Ta voix, puis comme cent cobras,
Les tireurs font parler la poudre
Sans même l’ombre d’un adieu.
Et si sur toi cette âcre foudre
Tombait, crierais-tu encor : "Feu !" ?

Le peloton d'exécution
Débuté par Laurier dodu, oct. 23 2012 06:44
2 réponses à ce sujet
#1
Posté 23 octobre 2012 - 06:44
#2
Posté 26 octobre 2012 - 03:22
Tout à fait juste! Exprimé avec simplicité, mais le poème n'en est que plus fort.
#3
Posté 26 octobre 2012 - 08:59
Merci Cyraknow. Je pense en effet que la simplicité fait l'efficacité, raison pour laquelle j'aime la forme du sonnet. Quant au sujet, mon arrière-grand-père s'est battu dans les tranchées et des membres de ma famille ont goûté aux horreurs de l'emprisonnement pendant les deux Guerres Mondiales, donc je suis senti concerné. Je rends un hommage à ma façon.