De part et d’autre de l’imposant édifice,
La végétation avait pris ses quartiers ;
Le généreux soleil, pendant des mois entiers,
Avait couvé les troncs ainsi qu’une nourrice.
Navire de béton sans phare et sans hélice,
Séparé du fleuve où rament les canotiers,
Le pont aurait voulu se dégourdir les pieds :
Hélas, son armature interdit l’exercice…
Ses grands yeux ensablés par l’immobilité
Se consolent avec l’immuable beauté
Du ciel bleu flanqué de ses nuages sans nombre ;
Car sous son tablier s’écrit un roman noir :
Des hommes dont la vie est un poids qui encombre,
Viennent au fond de l’eau noyer leur désespoir.

Le pont
Débuté par Laurier dodu, nov. 01 2012 05:39
Aucune réponse à ce sujet