L’ haleine des sous-fifres
Cette haleine de chewing-gum qu’on les lycéennes dans le métro après avoir été manger au Mac Donald,
Cette odeur que je connaissais déjà dans la cour à l’école primaire public,
Cette haleine de mon père, étant enfant, après manger, le matin , le midi ou le soir…
Cette haleine du professeur, du pion, que tu te prends dans la gueule si, par bonne volonté, tu te mets au premier rang,
Cette haleine de crème fouettée aromatisée aux fines herbes des samedis soirs de couples débutants se terminant aux clic-clac des studios,
Cette odeur du chien ayant pissé dans l’ascenseur de ton H.LM. quand tu va travailler le matin à 8h00,
Cette odeur de la crasse déversée par erreur par terre dans le métro rencontrée sur mes trajets,
Cette odeur des égouts undergrounds que Paris connaît quotidiennement,
Cette odeur de « Au revoir » par un « beau » dimanche matin, après une rencontre en boîte de Province,
L’odeur de ce beaujolais nouveau, vin jeune et gouleyant, qui une fois par an, était vendu dans toute la France, aux habitués des piliers de bistrots,
Cette haleine que j’ai appris à aimer journalièrement, même à mes dépends, pour en avoir été le sujet,
Cette haleine est celle de ma ville, de ma région pauvre du Nord, et celle de la Nation en crise depuis déjà un demi siècle.
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