J’écumais les travées, abdiquant dans la nuit,
Maudissant la marée, de s’échouer ici,
Le ciel alors narquois, cachait pourtant si bien
Les étoiles sous son toit, devenant bohémien
Ses nuages engorgés, comme une seule guitare
Me faisant voyager, au dessus des trous noirs
Perdu dans ses aillons, ce crépuscule sans lune
M’abandonnait sans nom, te rêvant sur les dunes
C’est sans toi là pourtant, que je vis chaque nuit
Remballant mon tartan, seul avec mon ennui.
Me perdant dans tes songes, que j’aime à dessiner
Comme un puffin je plonge, et m’éprend à rêver
Qu’ils se côtoient enfin, comme deux amants tristes
Et qu’un de ces matins, mon nom soit sur la liste
Des conquêtes impossibles, dont tu sèmes en jetant
Comme un pape une bible, les cœurs sur le tartan
Me faisant malgré moi brave soldat inconnu
Cachant de tes doux doigts, ce sein que je n’ai vu
En toi demeure la cause, de par tes mains sensibles,
De ma bien triste prose, comme une âme sans cible.
Utopiste Basque