Une rose, vois-tu, de noir s'étant éprise,
D'un piquant me griffa quand je m'approchai seul.
Impudent mais prudent, au gré de l'insoumise,
J'ajoutai, musical, dièse à son linceul.
Mélodie en sous-bois éveille les échos
D'un tambourin antique et de loups sans repos.
Aux sources d'Achéron veille un lointain aïeul.
Les marches sont en feu qui rampent vers les cieux.
Des anneaux de fumée entonnent un murmure
En onde chants d'oiseaux. Ils portent avec eux
De la Reine de Mai la sublime parure.
Les ruisseaux se renvoient les sanglots cristallins
De rocs illuminés. Reflets roulent câlins
Et doute évaporé lave toute blessure.
Tristesse d'une fleur est chagrin d'arc-en-ciel
Si la rouille a rongé la grille au sang forgée.
Des refrains inconnus, souffle confidentiel,
Apaisent les remous de la mer insurgée.
La paix offre un parfum que pétale retint
Dans sa robe nacrée. Au coeur songe la tint.
Douceur borda son lit, clairière ombragée.
Quand l'aube hésite un peu à quitter le manoir
Dont un gris souverain eût détourné l'été,
Une flûte enchantée éteint le désespoir.
Ouvre-toi pur vermeil, chemin d'éternité!
Le manteau de l'hiver glisse et coule, défunt.
Elan de renouveau efface tout emprunt.
Rose peut revêtir son noir festivité.