« Les lucioles nâont disparu quâà la vue de ceux qui ne sont plus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux…
Il faut «organiser le pessimisme», disait Walter Benjamin. Et les images â pour peu quâelles soient rigoureusement et modestement pensées, pensées par exemple comme images-lucioles â ouvrent lâespace pour une telle résistance » - Georges Didi-Huberman
« La condition de la mémoire, c’est l’oubli » - Roger Chartier
Au moment même, cette intensité sans retour.
Le lyrisme ne s’arrache pas à la pensée: à l’abrupt, au vide, au mourir.
Il y a le lyrisme chez elle et il ne retient rien.
Si ce n’est la tension.
Il n’y a pas refuge pour la tension, mais un amour en retrait dans chaque angle de mot, pour reprendre la tension.
Ici, quelques proches, quelques lectrices et lecteurs.
Et elle, qui à moment donné, et ce moment donné peut se dire encore aujourd’hui, nous ouvre l’espace d’une résistance.
Nous pouvons reprendre avec elle, ces mots d’Ingeborg Bachmann: « Dans le reflet de l’impossible dans le possible, nous attendons nos possibles. Que nous l’engendrons, ce rapport de tension, dans lequel nous grandissons, c’est pourquoi je pense que cela adviendra. »
Pour elle, ces textes-lucioles, ces images-lucioles. Il y a l’oubli, il y a la mémoire: ce sont des moments donnés, d’elle à nous, un temps d’intensité et de tension.
Jean-Michel Maulpoix & Jean Gabriel Cosculluela
23 avril 2013
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