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La notion de limite


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16 réponses à ce sujet

#1 serioscal

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    Serialismo Rigoroso

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Posté 29 septembre 2007 - 10:39

Je suis un gars borné. J'estime que c'est là une de mes principales qualités. Si je n'étais pas un peu borné, je pense que je serais inapte à la technique sérielle. Ouf ! Car que serais-je sans elle ? Toute théorie étant, un tant soit peu, le filigrane d'une autobiographie, je voudrais revenir sur une notion injustement décriée : la notion de limite.

Pour illustrer cette notion de limite, il nous faut à nouveau revenir sur la situation linguistique du nouveau-né, qui est "potentiellement" apte à prononcer tous les phonèmes de l'amalgame linguistique de l'humanité. Plus il avancera en âge (et en maîtrise de sa langue maternelle), plus il perdra la faculté de prononcer les sons des autres langues. Et parvenu à l'âge adulte, il aura les plus grandes difficultés à intégrer des systèmes phonologiques qui lui sont étrangers.

Certains voient cette déperdition comme une preuve de l'aliénation de l'individu par la société. Cette vue romantique découle d'une vision idéaliste de la liberté. Réellement (et toute la structure du langage confirme cette vue), il est certain qu'il y a un rapport direct entre la limitation de l'appareil phonatoire à certaines catégories de phonèmes et la possibilité même de produire de la signification.

A tous les niveaux de l'activité linguistique, nous retrouverons cette notion de limite comme fondement de la signification. "Un mot se définit par ses conditions minimales de réalisation, non par ses conditions maximales", rappelle Youri Tynianov dans "Les structures du langage versifié" (traduction : "Le vers lui-même", chez 10/18). Pour définir la chaise, j'ai besoin du plareau, du dossier et des quatre pieds de mon objet. Il est des chaises dont le dossier est scultpé, des chaises à bras, etc; Mais ces éléments ne sont pas définitoires de la chaise. Si je retire le dossier, par contre, je n'ai plus une chaise mais un tabouret. J'ai atteint à la limite de la chaise. Sans cette limite, le mot "chaise" n'aurait pas plus de sens que le mot "tabouret".

On voit combien cette notion de limite, utile pour distinguer des objets concrets, est vitale pour penser certaines notions abstraites ! Car si, pour les uns, on peut se racrcocher à la réalité matérielle, les autres sont des objets de pensée, dont l'existence est étroitement liée aux limites que nous leur donnons, qui sont des limites de pensée, des limites conceptuelles, des limites linguistiques. Comment penser la liberté si l'on n'a pas déterminé auparavant quelles sont ses conditions minimales de réalisation, ce à quoi elle s'oppose, sans parler des différentes acceptions que nous entendons donner à ce mot : il est évident que la liberté artistique n'est pas la même chose que l'état de liberté opposé à la prison, et que sans doute il faudrait encore la distinguer de la liberté métaphysique et de la liberté de penser !

La syntaxe et la sémantique nous offrent un autre exemple de ce que nous appelons "limite". Il est, dans la langue, deux grands types de catégories de mots : les uns (verbe, nom, adjectif...) forment des séries virtuellement illimitées. On dénombre quelque 50 000 mots en français mais la liste reste ouverte et il suffit que je dise "paradigmatisation" pour qu'un nouveau nom apparaisse. A l'opposé, certaines catégories sont limitées en nombre : les conjonctions, les prépositions, les pronoms - ne s'inventent pas ! Ils se transforment dans le temps, mais la modification de l'appareil grammatical de la langue ne relève jamais d'un acte individuel.

Ce sont précisément ces mots qui assument, dans la phrase, les fonctions les plus lourdes. Ce sont eux qui autorisent la signification. Si Peyo a pu schtroumpfer la langue, c'est en remplaçant des mots de la première série par le mot "schtroumpf". Il n'aurait pu le faire sur des mots de la seconde série sans causer de graves troubles de la compréhension. Les mots en séries illimitées sont, globalement, amorphes : ils forment un stock d'objets conditionnés, mais qui ne conditionnent pas grand-chose a priori.

Le poème est lui aussi témoin de cette sémantique négative. Et il n'est pas anodin que celui qui fut l'un des plus grands poètes de la tradition française, Jean Racine, soit aussi le plus dépouillé en vocabulaire. Le poème exerce une raréfaction du vocabulaire (mais aussi de la syntaxe). On a trop tendance à voir le poème comme une totalité positive, alors que le poème est un acte de liquidation linguistique. Inconsciemment, d'ailleurs, nombre de poètes même médiocres le savent, qui omettent d'employer les mots qu'ils jugent inappropriés. Et c'est là une activité pour la majeure partie inconsciente. La forme poétique est perçue par son auteur comme une forme limitative, qui exclut un vaste champ de possibilités pour en favoriser une minorités, parce que c'est de cette minorité sélectionnée que va pouvoir proliférer la signification poétique.

On voit alors en quoi les procès qui ont été fait au sérialisme dodécaphonique sont vains : certes, le carcan était rigide. Mais il était surtout la condition d'une création musicale singulière et il s'est avéré, pour deux générations de compositeurs, le cadre nécessaire de l'exercice même de leur liberté.

De là, découle une conception relativement neuve de la liberté, précisément. Elle passe par une sémantique négative, c'est-à-dire : qui ne voit pas le "champ des possibles" comme une totalité préexistante au sujet mais comme un déplacement de frontières, dans un ordre linguistique et notionnel où le non-dit est une réalité permanente, mais fluctuante, dont les termes se concrétisent d'abord par leur réalisation négative. Et c'est ainsi que la dotrine sérielle relève d'une sémantique négative, c'est-à-dire : fonctionnelle.

#2 Lé Clone

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Posté 30 septembre 2007 - 07:28

Autrement dit, autrement bord née -

A l'échelle de la sémantique, la perte d'une potentialité n'est pas une aliénation, elle est une adaptation, adaptation qui est une richesse, une évolution même. La déperdition de phonèmes au fur et à mesure de l'apprentissage de la langue maternelle est, de fait, une preuve d'enrichissement et de libération de l'individu car, initialement, à l'état de nouveau-né, sa potentialité à prononcer " tous " les phonèmes n'est que simple " virtualité ", c'est à dire une probabilité informelle n'attendant que contexte social (donc limites) pour devenir tangibilité. C'est la définition, donc la détermination de limites pour sérier le mot, qui donne à ce mot sa substance. Il ne s'agit ni de déperdition de phonèmes ni d'une sémantique aliénée mais bien d'une détermination sociale à vouloir répertorier, classer, les choses et les idées, les pressant au minima afin de cerner les spécificités. Aucune négativité mais bien fonctionnalité du " minima ".

L'imaginaire et l'art viennent suppléer ces limites, dépassant du même coup et la nature et la définition phonétique des choses ou des concepts. Cela est d'autant plus flagrant pour la poésie qu' il existe un chevauchement constant - avers-revers - de perspectives entre ce qui est palpable et ce qui est ineffable. Ou comment faire d'un " mythe " (inspiration, composition) une " réalité " (œuvre). " L'appauvrissement " de la forme poétique - le non-dit - crée sa richesse, tout se passe dans la substitution, et ainsi le leurre poétique.

#3 serioscal

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Posté 30 septembre 2007 - 08:27

Merci d'être là. Sur ce sujet en particulier, je me sens un peu seul et ce sujet est le plus difficile de tous, je ne suis guère satisfait de cet essai et ta lecture me permet de voir si, malgré tout, il est lisible. Ouf !

"Il faut chercher de la liberté dans la discipline", disait monsieur Croche, personnage créé par Debussy dans une série de délicieuses chroniques. Cette éthique trouve son enracinement dans la pratique artistique. Baudelaire, par exemple :

Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense. Tout va bien au sonnet, la bouffonnerie, la galanterie, la passion, la rêverie, la méditation philosophique. Il y a là la beauté du métal et du minéral bien travaillés. Avez-vous observé qu'un morceau du ciel, aperçu par un soupirail, ou entre deux cheminées, deux rochers, ou par une arcade, etc. ..., donnait une idée plus profonde de l'infini qu'un grand panorama vu du haut d'une montagne ? Quant aux longs poèmes, nous savons ce qu'il faut en penser ; c'est la ressource de ceux qui sont incapables d'en faire de courts !


Ou René Char :

Le poète se reconnaît à la quantité de pages insignifiantes qu’il n’écrit pas.


Cette approche "limitative" se voit merveilleusement validée par les sciences du langage (je ne reviens pas sur les exemples donnés plus haut). Il convient néanmoins de distinguer deux temps dans cette réflexion. L'approche descriptive (l'acquisition du langage chez l'enfant, le rapport entre "série limitée" et valeur fonctionnelle, l'axe de sélection de Roman Jakobson) et l'approche prescriptive (illustrée ci-dessus par Baudelaire, Debussy et Char).

Reste le noyau opaque de la négativité. Cette question est la plus complexe, la plus excitante à mes yeux. La plus difficile à penser, d'où la conclusion alambiquée dont je m'excuserais bien volontiers, si j'avais les moyens de faire plus simple.

Sachant que, sur ce point, Michel Foucault nous est d'une aide précieuse. Je lui cède la parole :

Mais, une fois repérés ces principes de raréfaction, une fois qu'on a cessé de les considérer comme instance fondamentale et créatrice, que découvre-t-on au-dessous d'eux ? Faut-il admettre la plénitude virtuelle d'un monde de discours ininterrompu ? C'est ici qu'il faut faire jouer d'autres principes de méthode.

Un principe de discontinuité : qu'il y ait des systèmes de raréfaction ne veut pas dire qu'au-dessous d'eux, ou au-delà d'eux, régnerait un grand discours illimité, continu et silencieux qui se trouverait, par eux, réprimé ou refoulé, et que nous aurions pour tâche de faire lever en lui restituant enfin la parole. Il ne faut pas imaginer, parcourant le monde et entrelaçant avec toutes ses formes et tous ses événements, un non dit ou un impensé, qu'il s'agirait d'articuler ou de penser enfin. Les discours doivent être traités comme des pratiques discontinues, qui se croisent, se jouxtent parfois, mais aussi bien s'ignorent ou s'excluent.

Un principe de spécificité : ne pas résoudre le discours dans un jeu de significations préalables ; ne pas s'imaginer que le monde tourne vers nous un visage lisible que nous n'aurions plus qu'à déchiffrer ; il n'est pas complice de notre connaissance ; il n'y a pas de providence prédiscursive qui le dispose en notre faveur. Il faut concevoir le discours comme une violence que nous faisons aux choses, en tout cas comme une pratique que nous leur imposons ; et c'est dans cette pratique que les événements du discours trouvent leur principe de régularité.

L'ordre du discours, Gallimard, p.54-55


Si un certain nombre de "thèmes" liés à la dogmatique sérielle sont restés assez voisins de la pensée aristotélicienne, Michel Foucault - ami, soit dit en passant, de Benveniste et de Boulez - et ces amitiés n'ont rien d'anecdotique - touche ici à une conception radicalement neuve du langage car elle liquide le débat deux fois millénaire du réalisme et du nominalisme, initié par Platon.

Et cette approche, nous n'en doutons pas, concerne au premier chef la poésie. A la fois comme "société de discours" et comme pratique anthropologique.

#4 Lé Clone

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Posté 01 octobre 2007 - 05:22

Complexe, exigeant mais passionnant.

Je vais m'éviter la technique du prélèvement qui consiste à isoler une phrase de son contexte pour lui faire dire ce que l'on cherche à démontrer, mais quand même... ce cher Baudelaire se montra, en son temps et sur cette citation, un peu obtus, voire non-visionnaire. La citation de Char me semble davantage appropriée car on peut en faire une lecture à choix multiples. Tout ce qu'écrit le poète est signifiant, pour lui au moins, pour l'autre au plus. Le poète est aussi dans l'action (pour Char nous le savons particulièrement). Paradoxe scripturaire de la quantité non existante, notions des silences et des limites etc.

Pour ce qui est données philosophiques, je ne m'aventure pas sur ce terrain qui est celui de spécialistes. On n'improvise pas la philosophie, il faut en avoir fait de longues études avant d'essayer de porter critiques ou avis, fondés, sur ce qu'ont essayé de développer des Foucault, Aristote ou Platon. Cependant, je crois pouvoir dire que cela reste une approche très parcellaire et purement intellectuelle de la notion de limites et qu'il est bon, aussi, de savoir aborder le discours de la quotidienneté sur des sujets très pointus, très à propos ce qualificatif. On ne liquide pas un débat vieux de deux millénaires d'un coup de clavier magique, et hop ! Dommage. Réalisme, nominalisme … je crois en un compromis chaque jour plus étroit de l'un vers l'autre et ce que cela sous-tend dans l'approche de la poétique. La réalité étant de plus en plus faite de l'imaginaire, " le mythe" devient partie intégrante de la réalité sociale, surtout en la poésie où il s'agit de renommer le corpus de chaque chose.







#5 serioscal

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Posté 06 octobre 2007 - 08:52

Bonjour Lé Clone,

Je ne vois pas ce que tu veux dire par rapport à Baudelaire. Il est certain qu'il se montre sous son jour le plus classique et, quand il dit

Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense


j'entends

Tantum series juncturacque pollet / Tantum de medio sumptis accedit honoris
Plus l'enchaînement et les liens sont puissants / Plus les mots du registre moyen s'annoblissent

Horace



mais contrairement à ce que pourrait laisser croire l'attachement au sérialisme, il ne s'agit pas tellement de faire neuf. Plutôt, de faire bien. Et l'insistance que je retrouve, çà et là, dans la tradition, à la contrainte comme opération de restriction, si elle prend différentes valeurs selon les temps et les liens, revient toujours à une opération sur le discours. D'où vient que me plaît l'image toute picturale de Baudelaire

Avez-vous observé qu'un morceau du ciel, aperçu par un soupirail, ou entre deux cheminées, deux rochers, ou par une arcade, etc. ..., donnait une idée plus profonde de l'infini qu'un grand panorama vu du haut d'une montagne ?


Ce degré supérieur de contrainte se manifestera toujours par une raréfaction du "matériau verbal". Un des exemples les plus remarquables (parce qu'il touche au vers libre) est Le marteau sans maître de René Char. Le vers libre, on pourrait croire qu'il s'affranchit de ces très anciens principes. Il n'en est rien ! Car pour qu'il y ait vers, il faut qu'il y ait une "identité" du vers et que l'identité du vers se réalise par un système exclusif, contraignant, même dans la fluctuation du rythme.

Ainsi Le Marteau sans maître se caractérise-t-il par des propriétés syntaxiques remarquables : aucune conjonction de coordination (à deux exceptions près), une seule conjonction de subordination (un "parce que" qui n'est précédé d'aucune proposition), pas un seul "peut-être" sinon dans une prose, etc. Tout un pan de la langue est exclu du langage de ce Char encore surréaliste. Et l'on devrait se pencher sur n'importe quel texte significatif, ainsi, pour observer non pas ce qu'il contient, mais ce qu'il exclut. Ce que Foucault, évoquant les "séries de discours", énonce ainsi :

Quatrième règle, celle de l'extériorité : ne pas aller du discours vers son noyau intérieur et caché, vers le coeur d'une pensée ou d'une signification qui se manifesteraient en lui ; mais, à partir du discours lui-même, de son apparition et de sa régularité, aller vers ses conditions externes de possibilité vers ce qui donne lieu à la série aléatoire de ces événements et qui en fixe les bornes.


Bien sûr, j'ai glissé d'un domaine l'autre. Mais l'analyse de Foucault nous permet de penser le discours (et un poème, tout poème, relève bien d'une série de dsicours, série dont il s'agira également de définir les limites internes et externes) dans une dimension négative dont relève tout un pan de la technicité du poème, même.

Nous sommes loin, c'est vrai, d'une approche "émotionnelle" du poème. Mais comme nous savons qu'il ne suffit pas d'écrire "j'ai mal" pour que l'émotion soit transmissible (et même : nous devrions aller plus loin et nous interroger à savoir si le poème a bien pour fonction de transmettre une émotion qui ne lui serait pas spécifique), puisque nous n'avons pas la possibilité de penser le poème comme une simple technicité, nous sommes inévitablement conduits à voir en lui un acte de langage, mais un acte critique, impliquant autant de réalisme (croyance que les mots sont conformes aux choses) que de nominalisme (croyance que les mots reflêtent nos seules dispositions mentales, sans rapport avec les choses). Autrement dit, neutralisant (j'insiste !) cette opposition qui n'a de sens que dans un certain cadre philosophique, que nous avons aujourd'hui les moyens de transgresser parce que ses tenants et ses aboutissants ne nous concernent plus. Les anciens avaient Aristote, nous avons Saussure.

Et ce dépassement, Foucault le résume en une phrase, sur laquelle je terminerai pour ce matin :

Il faut concevoir le discours comme une violence que nous faisons aux choses.



#6 serioscal

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Posté 06 octobre 2007 - 12:47

Foucault, quand même, c'était un type bien.

#7 Baptiste

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Posté 12 octobre 2007 - 11:25

oui

(tiens mon topic interview a disparu. On baillone la presse poesie du web)

#8 serioscal

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Posté 13 octobre 2007 - 06:10

C'est aussi une illustration de la notion de limite.

#9 homere.

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Posté 13 octobre 2007 - 03:32

notion de limite et continuité ne peuvent pour moi se combiner avec la technique sérielle. tout d'abord parce qu'en tant que connaisseur, j'estime que la limite devrait mettre fin aux répétitivités mécaniques, dont se lasse vite l'esprit curieux, d'autant plus qu'on se réfugie nonchalamment dans un genre d'industrie, qui s'emploie frénétiquement à usiner la création et à tuer à la fin la créativité.La notion de limite c'est aussi tout, sauf le reste, puisqu'on se permet de voir avec un œil, pendent qu'on obstine à fermer l'autre.

#10 serioscal

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Posté 13 octobre 2007 - 06:26

L'argument serait recevable si la série était synonyme de répétition. Mais la répétition n'est qu'un cas - lui-même limite - de la série qui est, avant tout, pour faire simple, "suite de termes reliés entre eux par une loi commune" (ou pour reprendre le génial raccourci boulézien, "fonction d'intervalle"). La série industrielle a quant à elle une histoire récente ("fabrication en série", apparu vers 1905). Note d'ailleurs que la "musique sérielle" (1946) trouve ses fondations dans un principe de "non-répétition" (dans la méthode dodécaphonique, aucun son de la gamme chromatique ne doit être répété avant que les 11 autres n'aient été joués). Dans ce sens infiniment plus ouvert que le principe de répétitition auquel tu assimiles la série, la notion de limite est essentielle - sans quoi la série se dissoudrait dans la masse confuse de la réalité ! Et nous deviendrions fous, inaptes même à bégayer !

#11 homere.

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Posté 16 octobre 2007 - 07:12

L'argument serait recevable si la série était synonyme de répétition. Mais la répétition n'est qu'un cas - lui-même limite - de la série qui est, avant tout, pour faire simple, "suite de termes reliés entre eux par une loi commune" (ou pour reprendre le génial raccourci boulézien, "fonction d'intervalle"). La série industrielle a quant à elle une histoire récente ("fabrication en série", apparu vers 1905). Note d'ailleurs que la "musique sérielle" (1946) trouve ses fondations dans un principe de "non-répétition" (dans la méthode dodécaphonique, aucun son de la gamme chromatique ne doit être répété avant que les 11 autres n'aient été joués). Dans ce sens infiniment plus ouvert que le principe de répétitition auquel tu assimiles la série, la notion de limite est essentielle - sans quoi la série se dissoudrait dans la masse confuse de la réalité ! Et nous deviendrions fous, inaptes même à bégayer !



Entre la théorie pratique et son application poétique, il y a la même distance qui sépare la terre du ciel, et, je vois très bien que tes contradictions à toi révèlent du domaine de la réfutation applicatve de la réalité, et j’espère que nul borné que toi ne sera obligé en tisser les conséquences à ta place.

#12 LeGénéralHamilton

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Posté 31 août 2011 - 09:26

bon topic

c'etait mon prefere homere, on a faillit se voir irl. Me demande ce qu'il est devenu

#13 Joe

Joe

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  • Une phrase :::
    .
    Le
    présent
    tasse
    le
    sillon
    .

Posté 31 août 2011 - 11:53

Et c'est ainsi que la doctrine sérielle relève d'une sémantique négative, c'est-à-dire : fonctionnelle.

on fait quoi quand on sait ça
on fait comme les fonctionnalistes
on cherche toutes les solutions possibles et on choisit la plus fonctionnelle ?

#14 serioscal

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Posté 01 septembre 2011 - 06:17

Pas du tout, Joe !
On traque l'invisible (la série).
On envisage le champ des possibles ('toutes les solutions possibles") pour aller vers l'impossible.
On réexiste ce qui a été inexisté (je pars du principe que le regard existe ou inexiste les gens et les choses).
On va aux franges de la réalité. L'analyse fonctionnelle dessine des structures latentes.
On assimile magie et langage.
Dans la
série.
.

Si les possibles font un champ, l'impossible n'est qu'une sente. C'est la nécessité sentimentale, le signal de départ.

#15 malthus

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Posté 01 septembre 2011 - 10:53

Pas du tout, Joe !
On traque l'invisible (la série).
On envisage le champ des possibles ('toutes les solutions possibles") pour aller vers l'impossible.
On réexiste ce qui a été inexisté (je pars du principe que le regard existe ou inexiste les gens et les choses).
On va aux franges de la réalité. L'analyse fonctionnelle dessine des structures latentes.
On assimile magie et langage.
Dans la
série.
.

Si les possibles font un champ, l'impossible n'est qu'une sente. C'est la nécessité sentimentale, le signal de départ.

t'as franchement trop raison ma couille

#16 LeGénéralHamilton

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Posté 01 septembre 2011 - 02:15

t'as franchement trop raison ma couille


t'as pas un dixieme du talent de serioscal ma petite poulette

#17 malthus

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Posté 01 septembre 2011 - 10:06


t'as pas un dixieme du talent de serioscal ma petite poulette

suceur d'intello !
si j'ai dix fois moins de conneries à débiter, je suis preneuse ! :lol: