Toile de soleil
Le soleil tisse sa toile sur ma peau
Il y dépose les brûlures de ses braises
Lançant le feu forgé de ses couteaux
qui effleure au passage la crête des falaises
Ses lames se défilent de son fuseau
comme des cordes sans chapiteau
Le printemps qui fut hémophile
s'agace de ces croisillons de gril
Il dépose alors une brume de mer
Qui voile les rêves d'Homer
tel un bouclier de mauvaise foi
Qui jamais ne sera roi
Mais les piques assassines
de l'astre qui se penche malicieux
transpercent et dessinent
un tatouage douloureux
Sur les parois de mon nez
aux arêtes de mont pelé
Jamais, nul ne les possède
Ces airs qui se succèdent
et osent d'irrégulières chansons
entendues au bal des saisons