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Jeune et jolie de François Ozon


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Posté 17 septembre 2013 - 03:25

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par Jacques Sicard

Dans Jeune et jolie, François Ozon filme son actrice dans un état d’apesanteur. Une situation de déliaison absolue à l’égard de la contingence. (Ce qui donne une mise en scène lisse où chaque chose tient la place d’un meuble dont la fonction originelle, bien que peu évoquée, est d’envelopper nos vies sans les toucher jamais). Déliée la jolie de tout lien, parental, familial, fraternel ; économique, politique, social ; ludique, amical, amoureux ; communicationnel, alimentaire, décoratif ; matériel, spirituel, intermédiaire, etc. Et cela en raison de la place qu’occupe dans sa présence de gaze sensuelle – le langage.

En vérité, le langage occupe d’emblée toute la place (que marque le plan serré sur la pulpe des lèvres qui au fur et mesure prennent la forme des lettres qui composent les mots sensés témoigner de son histoire). N’étant que langage, qui n’est pas un modèle de sociabilité, elle n’est que pensée en tant que synonyme du langage, la pensée en son mouvement de révolution (constructions imaginaires, songes creux comme le val d’un célèbre dormeur, ivres théories, souvenirs décomposés, etc.). N’étant que langage, la sensualité inhérente au langage, elle est enfin un corps qui ne va pas au-delà de la possibilité transfiguratrice d’être sexué. – Son profil final, son portrait de clôture, en fait la perfection de son état suspendu, à la plume fine et encre de joie hautaine, format 16/9.


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