A ton théâtre, Antonin Artaud
A ton théâtre total, Antonin Artaud
Au souffle court et chaud
des acteurs trempés de sueur
qui étreint le teint des spectateurs
Aux grains de poussière qui emplissent l'espace
Aux arènes circulaires qui nous enlacent
A l'incandescence translucide du silence
qui d'un mime cueille la transcendance
Costumes de lumières aveuglants
Gestes lents ou bien coupants
Victoire des timides didascalies
sur la récitation, aveugle amnésie
La langue n'est qu'une petite patrie
de cette scène qui brise ses murs
Un ingrédient, un révélateur, une envie
Un seul pas de par cœur, une danse de morsures
Théâtre, miroir ou onde trouble
Reflet clair ou plus obscur
Sans ces récitants qu'on double
sous des planches riches de fissures