La période est d’un an ou peut en durer deux
C’est mesuré autant quand on est amoureux
Que si l’on s’aventure, apparié déjà,
Sur le chemin plus dur d’infidèles ébats.
Cette saison d’amour se vante et se veut fière :
On s’affiche aux pleins jours des matins de tendresse
Et s’enlacent les corps comme mus de lumière :
Brillants et pleins encor de désirs de caresses.
Un beau jour un foyer naît d’une telle union
Rendant couple concret par une production :
Un nourrisson parfait, ce qui se fait de mieux,
Un miroir que le temps nous propose en ses yeux.
Mais collecter ainsi les bonheurs quotidiens
D’élever et bâtir un si petit humain
N’est qu’échec à la quête et affirme odieux :
Les enfants ne rendent pas heureux.
Quand la saison s’essouffle, usée d’amour trop plat,
Lorsque l’arbre est souffrant, on ne se l’avoue pas
Tant que le tronc se meurt, on prend pitié de lui,
On lui met de l’engrais, mais il n’a plus de fruit.
Cherchant à tout parfaire, à tout rendre idéal
Les petits s’épanouissent aux joies familiales
Tout glisse sur un fil tressé de temps trop court
Que le couple impuissant subit sans grand recours.
Alors, insidieux, les ans gravent des âges
Sur ces jeunes années que portait leur courage
Ils se noyaient d’erreur sans penser sauvetage
En croyant au Bonheur sans y voir le naufrage
Chercher à être bien doit pouvoir trouver mieux
Que juste un empilement d’euphories éphémères
Et perplexe me rend ce constat bien amer :
Les enfants ne rendent pas heureux.