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[anthologie permanente] Henri Thomas


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Posté 18 octobre 2013 - 09:39

 

La revue de Belles-lettres, en son numéro 2013, I, publie unimportant dossier consacré à Henri Thomas. Avec notamment au sommaire de cetterevue qui, depuis quelques numéros, retrouve toute sa vitalité et sonimportance après une phase un peu en retrait, Pirotte, Roudaut, Gide, Perec,Ortlieb, Pouchkine, Essenine, Hölderlin, Shakespeare, Jaccottet et dâautresencore.  
 
 
Le seau à charbon 
 
Câest juillet, lâinterne 
repart en vacances,  
ongle noir, Åil terne 
et malodorance. 
 
Lecture la nuit, 
paresse le jour, 
lâami poursuivi 
vers le fond des cours 
 
quand novembre noir 
étend les soirées 
voilà son espoir 
vive la rentrée !  
 
Quâils sont bleus, les bois 
au loin ! Les maisons,  
les gares, les ponts,  
câest bête â pourquoi ?  
 
 
 
Le cÅur singulier, les nerfs 
qui sâaccrochent nâimporte où, 
la parole aux bijoux clairs 
qui ne valent pas deux sous.  
 
Lâhorizon des jours vécus 
où grandit lâobscurité 
- bien souvent je tâai perdu 
fil ténu de la santé. 
 
fêlure à travers ma vie,  
fêlure dâun vieux désir, 
bien souvent je tâai sentie, 
cheminant vers lâavenir â 
 
Quelquefois, ô rarement ! 
la musique emporte tout : 
cherchez-moi, je suis absent, 
bon vivant et bon époux.  
 
Henri Thomas, Poèmes, Revue deBelles-Lettres, 2013, I, pp. 24 et 28 
 
 
 
« Toute grande Åuvre sâarrache dâabordà lâintime » 
 
   Le « livre de bord », celui des Cook, desBougainville, des forbans séminaristes, que les communications par satellites ont rendu superflu (on le rédigeait dans la « chambre de veille »,sous la grosse lampe-tempête), est bien antérieur à lâapparition du « journalintime », et ce nâest sûrement pas le capitaine Nemo, dans lâintimité du Nautilus, qui a réuni ces deux termes. Le livre de mon bord de Reverdy, qui nâestpas un journal intime, atteste cependant la permanence dâune sorte de rêve, dâunprototype : la vie humaine comme navigation spirituelle avec naufrages,sauvetages, enchantements, disparition finale, infernale ou paradisiaque.  
   On nâa pas assez remarqué, peut-être (je ne lis pas tout !),que le passage du livre de bord, portant latitude et longitude, au journalintime sâest opéré dans les années mêmes où la grande presse prenait son essoret déjà sa puissance (Le Globe, Les Débats, etc.). Lâindividu, mettonsAloysius Bertrand, Pétrus Borel, Nerval même (mais non Baudelaire, qui a vuavec horreur et fascination surgir le feuilleton, lâempire critique aurez-de-chaussée et, par ailleurs, la photographie â essentiellement obscène, dit-il, malgré ses portraits chefs-dâoeuvreaux très longs temps de pose), se trouvait rejeté sur lui-même, contraint à lâespritsouterrain.  
[...] 
 
Henri Thomas, Revue de Belles-Lettres, 2013, I, p. 113 
 
 
sommairecomplet du numéro 
 
Bio-bibliographie d'Henri Thomas, extraits 1, extrait 2,  note sur la poésie 

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