Les ailleurs d’un délire
Ahmed Khettaoui
Pourquoi lorsque je déterre mes droits
Mon sort épluche la peau de ma voie !!
Pourquoi lorsque mes soupirs chantent à haute voix !!
ma détresse chipe ma foi ?
Lorsque je manque mon convoi
Ma caravane tient sa promesse
Et tourne autour de mes voies !!
Est-ce que c’est le désastre qui allaite ma sagesse ?
Ou c’est la déité qui caresse mes émois…
Et devient ma déesse ?
Quand je soupire dans le gouffre de mes malaises
Ma sphère aboie comme un chien !!!
Le destin transpire ses remords entre montagnes et falaises !!!
Et ma joie, danse à rebours des siens
Quand je fais mes reproches à mes maux
les cieux s’inclinent devant moi
mon ode taquine ses dictions et ses mots
mes rimes enlacent mes émois
Pourquoi lorsque j’entends le murmure de l’enfer
Ma quiétude agite le son du tonnerre
Quand Sisyphe se détache de sa pierre
Mon élégie injure mes prières
Est-ce que j’ai bridé le roucoulement des tourterelles ?
Ou bien j’ai enterré le contenu de mon recueil !!
Crucifié à bord de mon cercueil !!
Ou, en outrance, j’ai insulté mon rival et son orgueil ?!
Hélas, mes épopées suintent que des vers et des larmes
Substituent ma confusion, sa voûte satinée et ses buts
Tourmentent le sort mon âme
Hélas, me voilà : graduer, en vain, Goethe et sa lutte
ô, poète, hélas, ici-bas, la vertu a perdu ses redoutes !!!
Dans un monde plein de raillerie et de drames
Ô, poète, jette tes fleurs
ô, consœurs et confrères
Les murs ont des oreilles
ô consœurs, ô confrères
soyons vigilants
agités et parfois turbulents
L’ironie grimpe nos murailles
Tourmente ici-bas ici-nos valeurs
L’ironie rigide brûle tes lumières
Dévore ta sentence, dévaste ton talent.