Elle habite au soleil dont elle fuit les rayons
Car ici la peau blanche est l'apanage du riche.
Une ombrelle, une jupe longue, et aux bras des bayons,
Quand elle quitte son palace, c'est comme ca qu'elle s'attiche.
Ceux qui ont le teint mat, eux les vrais autochtones,
Ont cultivé leurs champs sous des chaleurs de plomb.
Le bronzage va au pauvre et l'albâtre au salon,
Lorsque le blanc s'éxpose l'un et l'autre s'étonnent.
Les voitures de luxe côtoient les cyclo-pousses
Comme le gueux le carrosse, comme le laquais la cour.
Les petits voient les gros, Ã leur vue ils se poussent
En dégageant la voie dans la poussière d'autour.
Même si les avions volent, même si les building montent
Ces manières moi m'évoquent une époque d'un autre âge
Où la misère accepte que les rois n'aient pas honte
Quand le pouvoir s'invoque tous les droits même l'outrage.
Ici la langue du peuple n'est pas la même pour tous
On apprend à l'école comment parler aux nobles.
La noblesse elle apprend à ignorer le peuple
Pour qu'il reste à jamais à sa place, inférieur.
La Poéthique - Octobre 2006