Molto cantabile
Molto cantabile, laisse fleurir l'arpège
Et sans hâte, sachant que le moment s'enfuit,
Doucement, tendrement, laisse chanter la nuit,
Le temps peut être aussi un habile chorège.
L'angoisse sourde encor que la tendresse abrège
Desserre son étau. Je distingue le bruit
Que fait dans l'herbe noire et humide le fruit
Qui se détache enfin de la branche et l'allège.
Doux moment de vacance, agréable torpeur,
Mol instant d'abandon, renaissante ferveur,
Mon souffle retenu passe à peine ma lèvre.
Je revois les printemps piqués de boutons d'or,
Et la jonquille acide au pré glacé, la fièvre
Et les mains en berceau du chasseur de trésor…
30 avr. 06
Musiques (2007)