Les condiments de mon âme sordide
se dissipent
comme un soleil noyé dans la mer
comme une étoile aveugle
qui déambule ici et ailleurs
Vigie fidèle
l’aiguille congénitale
alarme la mégère
dans sa fâcheuse omniprésence
la condamne et la désacralise
Échappée de ma droite
la médaille tant convoitée
s’inhume encore dans les branchages
consternés de l’horizon
La toile du vent s’entache
de mes désirs cloitrés
dans les flots du chronomètre
Les dieux se sont enflammés contre moi
pour avoir mordu
la queue du ciel
pour avoir dérangé
le mutisme de la clémence
Je ne suis pas seul.
Aux funérailles de chaque seconde
foulée aux pieds du temps
la solitude me tient toujours compagnie
Un jour pas que je sache
seront enlevées
de la taille de mes douleurs
les bretelles de cette braise
qui congèle mes nuits
Aidez-moi à y croire
Alors
je saurai reculer
pour mieux avancer
Je saurai baisser les yeux
pour mieux voir les cieux
Je saurai me suicider
pour mieux vivre l’éternité.