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cafards


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2 réponses à ce sujet

#1 silia

silia

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 13 messages

Posté 11 novembre 2007 - 01:38

Parce que la vie m’a donné une croix,
M’a affublé d’un cœur de martyre sans nom,
Je pleure tout ce désespoir qui me noie,
Et j’étouffe sous des pensées aux mortels sons.

Pauvre enfant, aux émotions mal contrôlées,
Fragile petite fille que la moindre égratignure
Afflige d’une béante et sanglante blessure.
Les petits maux d’une existence banalisée
Suffisent à m’enterrer dans de sombres tréfonds,
Les grandes souffrances de ce monde dégénéré
Sont les miennes et tatouent mon cerveau damné,
Et mes larmes coulent, sur mes joues, deux sillons.

Voilà ma grande et sinistre malédiction,
Et ma tête penchée, plie sous le nombre
De ces cafards d’acier qui, à profusion,
M’assaillent chaque soir de leurs silhouettes sombres.

Tels des carnassiers sortis de la gueule de Lucifer,
Ils étendent immanquablement leur empire
Sur mon âme souffreteuse et prisonnière,
Leur drapeau flotte chaque nuit, appel à l’enfer.

Et me viennent des pulsions rageuses,
Je veux souffrir d’autres plaies suppurantes
Que celles affligées par leurs pattes grouillantes.
Alors je frappe, je hurle, possédée, haineuse.
Je vomis, que mon corps tremble, qu’il ait mal !
Souffre de la faim, cher estomac, crie ton indignation !
Et je fume, volutes de fumée bleue pâle,
Comme un présage funeste pour mes poumons.
Et je frappe, que mes jointures deviennent carmins !
Et je hurle sans bruit, gorge asséchée, râle affreux.
Et je pleure jusqu’à ce que brûlent mes yeux.
Quand enfin je m’apaise, épuisée,
Je suis fourbue, je m’écroule dans un sommeil agité.

Qu’il est malsain, d’expier ses peines
Par tant de déchaînement de haine.
Mais seule la douleur intensément physique
Me permet de survivre à cette infection psychique.
Le poison qui insidieusement pollue mon esprit,
Ne cesse de couler que lorsque mon corps
Mutilé, hurle son mal si injustement fort.
Oui, je suis à faire peur, mes démons ont leur nid,
Impossible de s’en défaire, mais je lutte encore,
Avec un sursaut de survie et une hargne dérisoire.
Mais face à mes innombrables déboires,
Ne me reste qu’à souffrir encore plus fort.
Que mes douleurs physiques surpassent
Celles que m’infligent ces cafards sans pitié,
Alors les petites bêtes de Satan trépassent
Et laissent pour un temps mon âme soulagée.

Ma croix, mon fardeau, ces insectes de malheur,
Faire avec, encore un peu, même à bout de force.
Je suis née avec, ils me suivent à toute heure,
Ils font partie de mon être, autodestruction féroce.
Ils sont en moi et ils se réveillent sans prévenir, au hasard.
A moi de subir leur grouillement macabre,
Cafards, épargnez-moi ! Mon crâne se fait glabre,
Mon souffle faible et mes yeux hagards.
Je ne tiendrai pas éternellement sous votre invasion…
Il y aura un jour où je punirai de trop mon corps,
Un jour où je m’écroulerai, vaincue, libérée dans la mort,
Et où, malheureux, votre triomphe sera illusion !
Car je suis née avec vous, sinistres insectes,
Je mourrai avec vous, monstres infects !

#2 luluprat

luluprat

    Tlpsien

  • Membre
  • Pip
  • 3 messages

Posté 12 novembre 2007 - 08:43

tres poignante description

#3 silia

silia

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 13 messages

Posté 12 novembre 2007 - 09:38

merci d'être passé par là !
silia