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Premier départ - voix du poème


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3 réponses à ce sujet

#1 Hannah9

Hannah9

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Posté 16 août 2014 - 05:53

tristesse de départ, oublieux de sa loi -

tourne-t-il encore l'abandonné, dans sa volte insolente, aux seuls bras d'une absence ?

 

 

j'ai laissé l'écriture à sa perte par désir d'elle.

j'ai laissé sa lame froide foudroyée s'enfoncer dans de plus vastes angoisses -

dire ces sites déserts d'où l'urgence fulgure. Condition âpre et peu enviable

impossible être au monde

marcherons-nous en sa loi de poème ? et délaisserons-nous par désir d'elle, tendresse de mère aux bras dévastés ?

Fuyant sa loi zibeline, elle nous hurle sa prégnance ironique et confuse. Le poète délire aussi, dans la contradiction des dunes.

Ses lèvres imprononcées s'engouffrent de nuit, engonsent leur mutisme en cliquetis terribles, et la fièvre menace.

Nous crions : chance !

Toutes deux, d'une seule ombre progressive, longue marche anonyme

terre promise aux lèvres froides,

traîne sa plainte dévastée

 

tristement deux, et le silence étend sa trame au péril d'exil

excès d'ombre et de désir

cette plaine de solitude, à l'enfance déserte

 

tous deux, d'une étreinte impossible

lente descente que tu ne pressens

 

et swinguent deux singuliers

voix d'absence, voix de départ

duo imaginaire dont l'amour ajointe

 

manque duel de clartés sans épreuve

l'ombre enfanta son absence, déborda de lumière aveuglement tenace

lunule jumelle, jour de lune ce fut

sourire d'étranger

nous balançons encore,

autre ma voix de lune

pour tendre indifférent

dune froide habitée de l'écho

 

volte endiablée, tendre valse de part et d'autre du gouffre

il y eut après, avant lorsqu'avant manqua

il 'y eut pas avant qu'une longue nage d'oubli, en immense exil

abandon -

 

incessamment attente

 

Oh ton nom d'impuissance

oh nos lèvre étrangères

ta pureté vibratoire tes ondes, à la surface des choses

écartelées de lumière

ton souffle entraînant vertical et ma voix

se dérobe jusqu'à l'embrasser

 

dos tourné à l'encontre de mer,

dos imbu d'être né, et de mien adverse

 

oubli de large, oh naissance oubliée

et mes chants d'abîme succombant le silence

et mes vagues airs de lune en clarté souveraine

 

manquèrent ses rives paternelles à l'assaut de nos bras

ses rives manquèrent à l'étoile de paraître

et l'astre ne faiblisse ! tendre lune au déclin, plongée en remous dangereux et duplices

 

 

dualité de jeu

chœur effrayé au regard refusé

premier détour de visage

elle page

qu'il fallut congédier

 

page tactile, mon corps

inatteignable

ce milieu, sa distance de contact

la page non pas mon corps : différence mon vertige

vérité déchirante nous ne sommes pas du jeu

 

absente écriture

il fallut décider d'elle

pour elle bien que muette

 

nos mains tremblantes

sous nulle autorité que l'interdit

spirituelle, sempiternelle absence

 

en face nous voici, sombres sœurs de doute,

sœurs d'allure étrangère.

Nous sortons de désert, marchons à l'astre

nos cuisses de sœurs tiennent la femme dévastée

douce eva sans visage

 

voix mienne au cortège de l'absence

sœurs inconnues notre constellation

force de mémoire sélénite, force d'oubli et d'instance

chant de tes lèvres au passage effleuré

rencontre éventuelle au lieu de l'absence

 

 

tes yeux noirs

lait d'aube

épousant la falaise

 

écartelés sourcils :

imminence de départ

 

tant l'ampleur d'espace aima nous rencontrer

preludespace tellement sienne

 

crions espace, tendre, et de longtemps frère

le soupir nous tiendra,

l'air entre nous se passe de paysages

il n'est que la voûte entre nous se dressant

 

tes lèvres âpre sel

poussière humide dont je m'inonde

un soir entre nous amonde,

il n'est que l'autre au souffle d'or

 

crions espace l'abandonné

nos lèvres de soleil humectées

 

la terre en nous sourd de plus belle amoureuse

l'espace d'une nuit, vaste similaire

que nous habiterons d'une volte enlaçante

incessamment écartelés

et de mort incessante

 

ce souffle doré entre nous,

morsure stellaire sur nos cols

anonymes douloureux -

baiser d'espace aux alentours

 

émouvantes asymétries entre nous exhaussées

et tournures poignantes au lieu de nos vies

 

oh grand départ cette voix d'absence

ta bouche replie l'effrayante ambiguïté

ces semences d'absence nous demandent :

passons



#2 Hattie

Hattie

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Posté 17 août 2014 - 09:04

Face à face très fort

Puissance du développement et du recueillement

 

Recueil, oui, car on reste ici en lecture longue,

prise dans l'asymétrie des absences et du dire

 

On ne lit pas un recueil comme on lit un texte isolé,

  ici l'absence joue le rôle de catalyseur de la durée

Ce qui manque manque au lecteur,

positionne sa lecture, en 3 parties, ici (colonnes)

 

 

 

Passons, comme on dit ''difficile à oublier '', concentré de rencontre et chemins...

               (la voie du milieu...)



#3 bɔētiane

bɔētiane

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  • Une phrase ::"Les mots sont une peinture des choses"

    boetiane.com

Posté 17 août 2014 - 09:35

excès d'ombre et de désir

lunule jumelle, jour de lune

douce eva sans visage (excellent)

de plus belle amoureuse

 

densité d'une danse singulière

          de l'impair délétère, à ton cri blanc sur la page

                   mu par transparence de l'absence -parallèle, imaginaire, sensible

                        désir insatiable du binaire

 

je reconnais ton armure, corset de l'interdit

            ce duo, ce duel

                         ce prédulespace

 

mais si, bien-sûr, toutes les siamoises savent

              apprivoisent

                          tu maîtrises, et j'aime ça

 

bien à toi, Hannah



#4 Hannah9

Hannah9

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Posté 21 août 2014 - 12:40

A Hattie :

merci pour ces mots. C'est un poème - ou comme tu le dis très bien, à vrai dire plutôt un recueil - encore inachevé et perfectible. C'est le premier long poème que j'écris, et je me rends compte de la grande difficulté que cela pose. Je l'imaginais composé en six moments, six départs, dont celui ci est le premier, et faisant écho à la tragédie grecque. Il lui faudra du temps je pense pour librement se mettre en place sur la page, ce qui à mon sens n'est pas encore le cas. Tes remarques me sont précieuses, en mettant en avant la question épineuse de la forme, que j'ai je crois un peu esquivée ici.

 

Boétiane, toujours aussi précieuse, merci.

Une volte à deux temps, en long épisode

j'aime tes mots qui complètent le poème, en lui répondant à merveille

 

amitiés

H