tristesse de départ, oublieux de sa loi -
tourne-t-il encore l'abandonné, dans sa volte insolente, aux seuls bras d'une absence ?
j'ai laissé l'écriture à sa perte par désir d'elle.
j'ai laissé sa lame froide foudroyée s'enfoncer dans de plus vastes angoisses -
dire ces sites déserts d'où l'urgence fulgure. Condition âpre et peu enviable
impossible être au monde
marcherons-nous en sa loi de poème ? et délaisserons-nous par désir d'elle, tendresse de mère aux bras dévastés ?
Fuyant sa loi zibeline, elle nous hurle sa prégnance ironique et confuse. Le poète délire aussi, dans la contradiction des dunes.
Ses lèvres imprononcées s'engouffrent de nuit, engonsent leur mutisme en cliquetis terribles, et la fièvre menace.
Nous crions : chance !
Toutes deux, d'une seule ombre progressive, longue marche anonyme
terre promise aux lèvres froides,
traîne sa plainte dévastée
tristement deux, et le silence étend sa trame au péril d'exil
excès d'ombre et de désir
cette plaine de solitude, à l'enfance déserte
tous deux, d'une étreinte impossible
lente descente que tu ne pressens
et swinguent deux singuliers
voix d'absence, voix de départ
duo imaginaire dont l'amour ajointe
manque duel de clartés sans épreuve
l'ombre enfanta son absence, déborda de lumière aveuglement tenace
lunule jumelle, jour de lune ce fut
sourire d'étranger
nous balançons encore,
autre ma voix de lune
pour tendre indifférent
dune froide habitée de l'écho
volte endiablée, tendre valse de part et d'autre du gouffre
il y eut après, avant lorsqu'avant manqua
il 'y eut pas avant qu'une longue nage d'oubli, en immense exil
abandon -
incessamment attente
Oh ton nom d'impuissance
oh nos lèvre étrangères
ta pureté vibratoire tes ondes, à la surface des choses
écartelées de lumière
ton souffle entraînant vertical et ma voix
se dérobe jusqu'à l'embrasser
dos tourné à l'encontre de mer,
dos imbu d'être né, et de mien adverse
oubli de large, oh naissance oubliée
et mes chants d'abîme succombant le silence
et mes vagues airs de lune en clarté souveraine
manquèrent ses rives paternelles à l'assaut de nos bras
ses rives manquèrent à l'étoile de paraître
et l'astre ne faiblisse ! tendre lune au déclin, plongée en remous dangereux et duplices
dualité de jeu
chœur effrayé au regard refusé
premier détour de visage
elle page
qu'il fallut congédier
page tactile, mon corps
inatteignable
ce milieu, sa distance de contact
la page non pas mon corps : différence mon vertige
vérité déchirante nous ne sommes pas du jeu
absente écriture
il fallut décider d'elle
pour elle bien que muette
nos mains tremblantes
sous nulle autorité que l'interdit
spirituelle, sempiternelle absence
en face nous voici, sombres sœurs de doute,
sœurs d'allure étrangère.
Nous sortons de désert, marchons à l'astre
nos cuisses de sœurs tiennent la femme dévastée
douce eva sans visage
voix mienne au cortège de l'absence
sœurs inconnues notre constellation
force de mémoire sélénite, force d'oubli et d'instance
chant de tes lèvres au passage effleuré
rencontre éventuelle au lieu de l'absence
tes yeux noirs
lait d'aube
épousant la falaise
écartelés sourcils :
imminence de départ
tant l'ampleur d'espace aima nous rencontrer
preludespace tellement sienne
crions espace, tendre, et de longtemps frère
le soupir nous tiendra,
l'air entre nous se passe de paysages
il n'est que la voûte entre nous se dressant
tes lèvres âpre sel
poussière humide dont je m'inonde
un soir entre nous amonde,
il n'est que l'autre au souffle d'or
crions espace l'abandonné
nos lèvres de soleil humectées
la terre en nous sourd de plus belle amoureuse
l'espace d'une nuit, vaste similaire
que nous habiterons d'une volte enlaçante
incessamment écartelés
et de mort incessante
ce souffle doré entre nous,
morsure stellaire sur nos cols
anonymes douloureux -
baiser d'espace aux alentours
émouvantes asymétries entre nous exhaussées
et tournures poignantes au lieu de nos vies
oh grand départ cette voix d'absence
ta bouche replie l'effrayante ambiguïté
ces semences d'absence nous demandent :
passons