Ici, au fond des mers, toutes d'algues couvertes,
Quelques planches laissées par le ciel en furie
Cachent leurs grands trésors sous des mètres d'eaux vertes
Comme un dernier portrait d'une époque fleurie.
Là dans ces profondeurs où les dauphins se noient,
Seules dans l'univers, entourées de sirènes
Qui attirent la vie par leurs chants et leur voie,
Dans leur flanc transpercé se trouvent des murènes.
Ici, la main d'un homme enserre un talent d'or,
Là deux amants couchés profitent de leur crime ;
Que ce soit pour l'argent, pour l'amour ou la mort
L'épave a conservé sa beauté dans l'abîme.
Le poète est aussi une épave des mers
Qui comme ce navire a subi la tempête :
Et sa plume est avare, et sa muse adultère
Mais qu'il beau de voir les trésors d'un poète !
Le poète est aussi l'épave des humains
Qui l'ont vu s'engloutir dans des fosses profondes :
Ils viennent de très loin, poussés par le destin
Dérober à jamais ses richesses fécondes.

l'épave
Débuté par bayard, nov. 15 2007 03:58
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