Mon sonnet
Mon sonnet, fils choyé de l'amnésie !
Laisse-moi asperger de ton vin frais
Les rythmes fanés de la poésie
Qu'ont rayés les plumes de mille traits.
Laisse-moi tordre le fer de ta cage
Et regarder du haut sommet des vers
L'inspiration défiler en images
Comme un bateau près de l'embarcadère.
C'est là que la rime a creusé sa tombe
Sous la rosée d'étincelles qui tombent
D'un endroit escarpé de ton azur.
Plus obéissante qu'un animal
Acheminé vers un autel impur,
Elle meurt, pauvre, devant son rival.